
Conjoncture A l’issue de sa réunion trimestrielle, le Conseil de Bank Al-Maghrib a décidé de maintenir inchangé son taux directeur à 3% tout en mettant en place un dispositif pour les très petites, petites et moyennes entreprises.
Le taux directeur restera le même. La décision vient d’être prise par Bank Al-Maghrib (BAM) lors de son dernier conseil. Raisons invoquées : un contexte international marqué par une « évolution déprimée ». La décélération de l'activité et des niveaux de chômage élevés en est la plus édifiante illustration. Dans la zone euro, par exemple, la croissance s'est établie à -1,1 % au premier trimestre 2013 après -0,9 % au quatrième trimestre 2012.
Concernant les indicateurs nationaux, à l’occasion de sa réunion trimestrielle, le conseil de BAM a noté que l’inflation s’est établie à 2,4% en moyenne au premier trimestre 2013 et qu’elle s’est maintenue au même niveau en avril. Pour l’inflation sous-jacente, elle a augmenté de 0,9% au cours des deux premiers mois de l’année, à 1,5% en mars et à 1,6% en avril. Ce qui fait ressortir, explique-t-on, la dissipation de l’effet de la réduction en 2012 des tarifs des services de communications.
Une croissance revue à la hausse
Au niveau national, le gouverneur de BAM, Abdellatif Jouahri, a fait état d'une baisse de la croissance à 2,7 % en 2012, recouvrant un recul de 8,9 % de la valeur ajoutée agricole et une augmentation de 4,5 % du PIB non agricole. En 2013, la croissance au Maroc devrait se situer entre 4,5% et 5,5%, avec une décélération du PIB non agricole à un rythme entre 2,5% et 3,5%, selon les prévisions de la Banque centrale marocaine. D’après son gouverneur, l'inflation devrait se situer autour de 2,1 % en 2013, en ligne avec l'objectif de stabilité des prix à moyen terme, et devrait atteindre 1,6 % au troisième trimestre 2014 et 2 % en moyenne sur les six prochains trimestres.
Sur le volet octroi des crédits, la Banque centrale table sur une croissance modérée qui devrait se situer entre 5 et 6% à fin décembre 2013. Concernant les taux débiteurs, fait-on savoir, les résultats de l’enquête de BAM auprès des banques pour le premier trimestre 2013 montrent une diminution de 21 points de base du taux d’intérêt moyen pondéré du crédit à 5,99%. Ainsi, pour encourager le financement bancaire des TPME (très petites, petites et moyennes entreprises), en particulier celles opérant dans le secteur de l'industrie ou dont la
production est destinée à l'export, Bank Al-Maghrib a décidé de mettre en place un nouveau programme dédié d'une durée minimale de deux ans, permettant de mettre à la disposition des banques des liquidités garanties notamment par des effets privés de cette catégorie d'entreprises. C’est la seule nouveauté annoncée
diagnostic de la banque mondiale
Le Maroc aurait affiché une croissance de 4,5% cette année, soit deux points de plus que la moyenne de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord, selon le dernier rapport de la Banque mondiale. Le Royaume gardera également une longueur d’avance en 2014 et 2015. Le taux de croissance le moins élevé en 2013 devrait être enregistré par la région Moyen-Orient et Afrique du Nord. Selon les dernières estimations de l’institution de Bretton Woods, il devrait retomber à 2,5%, contre 3,5% un an auparavant. Le Maroc dépasse cette moyenne puisqu’il devrait afficher un taux de 4,5%. En 2014 et 2015, sa croissance monterait à
respectivement 4,8 et 4,7%. Mais le Royaume est loin des performances d’autres régions telles qu’elles ressortent du dernier rapport sur les « Perspectives économiques mondiales » de l’institution de Bretton Woods. En effet, en Asie de l’Est et Pacifique, le taux de croissance du PIB devrait s’établir à 7,3%, contre 5,2% pour l’Asie du Sud, 4,9% pour l’Afrique subsaharienne, 3,3% pour l’Amérique latine et enfin 2,8% pour l’Europe et l’Asie centrale. Selon la Banque mondiale, l’économie de la région MENA pâtit, entre autres, de la récession que traverse l’Iran depuis deux ans et de la très modeste croissance de l’Égypte.