Comment peut-on créer une opinion à partir de rien. Sur le site Hespress, un professeur de relations internationales à l’université de Fès, a expliqué, ou du moins tenté d’expliquer, pourquoi la visite du premier ministre turc au Maroc a été un échec. Pour Saïd Seddiqui, l’échec est dû en premier lieu au fait que des "milieux influents" au Maroc n’ont pas voulu que cette rencontre réussisse, ce qui aurait pu être inscrit à l’actif du parti du chef du gouvernement le PJD. Ces mêmes milieux influents voulaient aussi, toujours selon le même professeur, empêcher que le modèle politique turc gagne davantage de popularité au Maroc. Analyse ou sentiments ? Plutôt sentiments puisque le professeur n’a apporté aucune preuve de ce qu’il a avancé et n’a pas spécifié de quels milieux il s’agit au juste. Sentiments aussi parce que ce sont les mêmes explications qu’on entend dans les cafés ou les gares. C’est devenu une tradition au Maroc. Pour montrer qu’en on sait plus que les autres, il suffit de parler des « milieux », des « groupes de pression », des « profiteurs du système », de « ceux que vous savez », ainsi de suite. Dans la situation politique actuelle, il n’est plus permis d’accuser des ombres. Les citoyens n’y auront rien gagné sauf peut-être le renforcement des stéréotypes et des idées préétablies. Il devrait y avoir une manière de réguler les interventions médiatiques de sorte que toute assertion soit prouvée. Ce n’est pas parce qu’on est professeur universitaire qu’on peut tout se permettre et puis, surtout, l’analyse a ses règles.