L’ASSOCIATION RIBAT AL FATH REND HOMMAGE, LE DIMANCHE 3 JUIN, À L’UN DE CEUX QUI ONT FAIT LA FIERTÉ MUSICALE DU MAROC, SAMY EL MAGHRIBI, DISPARU EN 2008. L’ARABO-JUDÉO-ANDALOU AUX CIMES DES SENSIBILITÉS.
Quatre. Chiffre anodin ? Que non pas ! Samy El Maghribi nous a quittés en 2008, il y a quatre ans. Il a rejoint Rabat en 1926, venant de Safi, à l’âge de quatre ans. Et ce quatre n’est pas près de tirer sa révérence, puisque ceux qui lui rendront hommage sont au même nombre mais répondant à la table de deux. Enumérons-les, foi accordée au programme communiqué. Ahmed Pirou, Maxime Karoutchi, Bahaa Ronda, Haroun El Baz, Rym Hakiki, Pinhas, Elie Melloul, Tantaoui et son ensemble. Le compte est bon. Quatre et autant à l’arrivée. C’est que Samy, était une âme plurielle, un coeur débordant d’amour.
Lorsqu’il a choisi de se consacrer à la musique et, partant, au chant, il n’a écouté que ses propres pulsions, ses tribulations artistiques les plus enfouies, généralement les plus sincères. Samy a, envers toutes les réticences, persévéré puis percé. Depuis, ce sont plusieurs générations qui se sont inclinées devant l’art d’un autodidacte déclaré et déclamé, forcément lui-même et poignant. Samy - continuons à l’appeler par son petit nom, ce prénom qui nous rapproche virtuellement de lui - est d’une présence déroutante dans la vie de ceux qui l’ont connu ou non, ceux qui ont aimé son art et ils sont d’un nombre de plus en plus croissant. Dommage qu’ON ne se rend compte de l’apport déterminant de ce type d’empêcheurs de tourner en rond qu’après leur ultime voyage.
Ainsi, Samy El Maghribi entrera dimanche prochain chez son compatriote disparu Mohamed Hakam. Samy El Maghribi sera célébré par plusieurs témoins d’un passé récent, un passé au futur immédiat et à l’avenir se conjuguant au présent: Abdelkrim Bennani, André Azoulay, Serge Berdugo, Yolande Amzalagh (fille de Samy venant du Canada pour chanter des scies de son père), ses soeurs et son frère, Henri El Baz, Mekki Zouaoui, Jamae Baida… Tout un débarquement pour rendre compte de ce qu’était cet homme à la sensibilité enviable.