Crise politique en Espagne. Pour rester au pouvoir, Sanchez doit couper dans le gras
Pedro Sanchez (G) et Pablo Casado. Avant la distanciation sociale, il y avait déjà la distanciation politique.

La presse espagnole a encore frappé. Chaque qu'une explication est donnée à l'admission de chef des séparatistes du Palisario, elle ouvre un autre front. Chaque explication, n-censée rectifier la précédente enfonce davantage la complicité de certains membres du gouvernement espagnol avec la junte militaire algérienne.

Un raisonnement de El Pais qui fait l’effet d’un boomerang lancé par un débutant: « Contrairement à ce que soutient Rabat, Brahim Gali est entré en Espagne avec un passeport diplomatique algérien à son nom, bien qu'il se soit enregistré à l'hôpital sous une fausse identité pour des raisons de sécurité ».

On sait bien entendu que c’est faux, le faux passeport est une réalité. Qu’importe, va donc pour le passeport diplomatique algérien. Et à qui donne-t-on un passeport diplomatique? Un des fonctionnaires du ministère des affaires étrangères. Ghali Ben Battouche est donc un fonctionnaire algérien. Rien ne va plus. Là où se tourne l’Algérie, son front tape dans le mur.

Même chose pour l’Espagne dont la ministre des Affaires étrangères essaie de sortir du guêpier dans lequel elle s’était mise en traficotant avec les généraux algériens pour l’introduction du chef du Polisario, demandé par la Justice espagnole, en catimini. Si le passeport diplomatique était bien au nom de Ghali, l’Espagne savait donc qu’il était entré sur son sol et n’en a pas informé le Maroc avec lequel elle a des accords de coopération sécuritaire. C’est tout ce que demande le Maroc.

Il n’y a plus de sortie de crise et le tapage fait autour des migrants de Sebta ne fera pas oublier l’origine du problème.

Et c’est justement ce problème que le leader du parti populaire veut discuter avec le gouvernement au parlement. Selon Pablo Casado, la faute revient à l’exécutif. Il vise directement Pedro Sanchez et demande des comptes à la ministre des Affaires étrangères, au ministre de l’Intérieur et à celui de l'Inclusion, de la Sécurité sociale et des Migrations. Casado explique également que la crise a débuté lorsque l’ex vice-président Pablo Iglesias du parti Podemos avait invoqué le droit du Sahara à un référendum. Il est vrai que ce parti soutient le Polisario avec qui il a au moins un dénominateur commun, le lien avec l’Iran. Iglesias reçoit pas mal d’argent des Mollahs et le Polisario bénéficie de leur soutien militaire et logistique.

Il semble que l’étau se resserre contre Pedro Sanchez et son gouvernement. L’opposition ne compte pas laisser une si belle opportunité pour le renvoyer sur les bans de l’opposition et se venger de ce qu’il avait fait au parti en chassant Mariano Rajoy. L’Espagne semble plus instable qu’il n’y paraît. Les gouvernements se constituent difficilement et ne terminent pas leurs mandats.