Tourisme. La grogne des jeunes entrepreneurs 
Une action forte pour éviter une éventuelle catastrophe. 

Le collectif de la nouvelle génération d’entrepreneurs touristiques au Maroc tire la sonnette d’alarme et lance un appel à une action forte du Gouvernement pour éviter une éventuelle catastrophe. 



L’heure est grave. « Après plus de 15 mois d’arrêt net de l’activité, l’absence totale de visibilité quant à la sortie de cette crise demande des mesures sérieuses et immédiates, tant pour tenter de sauvegarder ce qu’il reste de l’outil de production touristique et de maintenir un soupçon de paix sociale que pour permettre une relance de l’activité », prévient le collectif de la nouvelle génération d’entrepreneurs du Tourisme. Il s’agit en effet, d’un « think tank » de dirigeants d’entreprises touristiques intégrant toute la chaîne de valeur touristique marocaine (hôteliers, agents de voyages, transporteurs touristiques, investisseurs touristiques, loueurs de voitures, etc.) membres de leur fédérations professionnelles respectives, qui souhaitent apporter, à travers la mise en commun des meilleures pratiques internationales, une nouvelle énergie et une nouvelle manière d’aborder la gestion du tourisme au Maroc.

Relance. La recette du collectif

Pour la sauvegarde et la relance, le collectif préconise la mise en place de six mesures prioritaires. Outre la prorogation du mécanisme de l'indemnité forfaitaire jusqu'à 3 mois minimum après la levée de l'état d'urgence sanitaire pour éviter d’éventuelles faillites et donc licenciements, le collectif veut la prolongation pour l’ensemble des employés du secteur, des reports de crédits et de traites jusqu'à la levée de l’état d’urgence sanitaire. « Actuellement, les salariés du secteur font face à une double peine : une réduction de leur revenu, au mieux à 50%, et bien plus en moyenne et la poursuite des prélèvements bancaires pour leurs traites avec les agios et les frais d’impayés qui s’accumulent. Les Indemnités forfaitaires sont virées sur leur compte et prélevées immédiatement par les banques, ne ce qui pénalise les salariés », explique le collectif qui recommande un accord entre le GPBM et Bank Al Maghrib pour soulager ces salariés de cette pression additionnelle. « A défaut, ces salariés changeront de secteur et l’industrie perdra une expertise indispensable au redémarrage de l’activité », prévient les professionnels. Autres recommandations phares, la levée totale des restrictions de la circulation inter-régionale avec la réouverture du trafic international graduellement en priorisant les vaccinés ou les tests PCRs négatifs à partir du 15 Juin 2021. Le tout à annoncer sans délai et à l'avance de sorte à « 30 à 60 jours de délai à partir de l'annonce publique sont un minimum pour "réamorcer la pompe". L'annonce d'un rétro-planning sur 30 à 60 jours ne signifie pas son immuabilité en toutes circonstances mais permettra à tous les maillons de la chaîne (nationaux et étrangers) de se reprogrammer pour ces échéances », notent les jeunes entrepreneurs du tourisme qui insistent aussi sur la vaccination priorisée des salariés du secteur et l'arrimage du Maroc aux mécanismes du Pass sanitaire de l'UE, afin de pouvoir s’intégrer dans le circuit général de programmation des compagnies aériennes et tour-opérateurs internationaux.

Le collectif assure qu’il est conscient des défis auxquels le Maroc doit faire face pour assurer la sécurité sanitaire de ses citoyens, mais il demande que l’on prenne en compte également la dimension sociale et économique et la détresse dans laquelle se trouvent l’ensemble des parties prenantes de l’industrie touristique.