Témoignage. Comment Brahim Ghali et son «Front» séquestrent, tuent et torturent impunément
Shawir Mohamed Moulud Ould Ali Ould Said

Les témoignages des victimes de Brahim Ghali et de son «Front» du crime se poursuivent et ne se ressemblent pas. Cette fois-ci, c’est un ancien détenu dans les camps de la honte qui révèle certains des nombreux atroces crimes contre l’humanité perpétrés par les milices du Polisario sous l’ordre de leur chef.

En faisant entrer discrètement sur son sol Brahim Ghali, l’Espagne a ouvert, sans le vouloir, une véritable boîte de pandore à Tindouf. Les nombreuses plaintes déposées contre le chef du Polisario devant la Justice espagnole et les révélations faites publiquement sur ses nombreux crimes ont définitivement brisé la chape de plomb qui entretenait l’omerta dans les camps de la honte. Les unes et après les autres, les victimes n’hésitent plus à raconter leur calvaire.

Cette fois-ci, c’est Shawir Mohamed Moulud Ould Ali Ould Said qui a effectué des révélations qui font froid dans le dos au site espagnol Lahoradeafrica.com.

Il confie avoir vu au cours de ses nombreuses années de détention, sans jugement dans la prison de Rabouni, les tortionnaires du Polisario torturer à mort de nombreuses victimes. «Ils écartelaient les corps de certains prisonniers qui étaient accusés, comme moi de trahison. A certains prisonniers, ils arrachaient les dents pour les faire souffrir. ».

Ayant été forcé à travailler comme mécanicien et comme ramasseur de bois par ses geôliers, il affirme avoir assisté à de nombreux viols. Il confie aussi que de nombreux corps inanimés étaient jetés dans des puits qui servaient comme dépotoir d’ordures.

«Un père a été tué devant sa femme et ses enfants. La veuve s’est alors évanouie avant de devenir ensuite hystérique. Les tortionnaires l’ont tuée pour la faire taire, avant de liquider également ses enfants», raconte-t-il. Citant nommément certaines victimes dont certaines sont mauritaniennes, ayant été emprisonnée et tuée par racisme, révèle aussi les noms de certains tortionnaires et leurs donneurs d’ordre Sayed Ahmed Al Batal qui vient de décéder ainsi que Bashir Mustafa Al-Sayed. Des noms qui reviennent également dans les plaintes déposées contre Brahim Ghali et ses complices en Espagne. Ce nouveau témoignage doit interpeller la justice espagnole.