Au Maroc comme ailleurs, les pantalons en jeans, plus déchirés par endroits que jamais, cartonnent en ce moment. L’Observateur du Maroc remonte le temps pour voir l’origine de cette mode qui ne fait pas l'unanimité.
Le «bleu jeans» a traversé le temps. C’est à partir du denim, une toile de laine et de soie, de couleur beige, provenant de la ville française de Nîmes que cet effet vestimentaire a vu le jour. Son invention est attribuée au tailleur américano-letton Jacob Davis en 1873 qui s’est appuyé sur Levi Strauss pour lui payer le brevet d’invention. Davis a été donc, le premier tailleur, qui a eu la bonne idée de colorer le denim en «blu di genoa» (bleu de Gênes) pour le rendre moins salissant. Il a donné ainsi naissance au «blue jeans».
Le fameux pantalon résistant et bon marché a été massivement adopté, aussitôt après sa création, par les ouvriers, avant de s’étendre au reste de la société. Le mouvement «punk-rock» des années 1970 a été à l’origine du premier grand succès du «jeans». Des célébrités, comme Madonna, ont popularisé cette tendance du jeans déchiré et ses nombreux fans, aux premières années de sa gloire, l’ont suivie. Une nouvelle mode a été ainsi créée. Les spécialistes du marketing n’ont pas raté l’occasion et ont su, selon les tendances du moment, remettre les jeans à l’air du temps.
Madonna a été l'une des stars ayant contribué au succès du jeans déchiré
Le jean double ombrage, celui délavé et d’autres variants ont eu eux aussi du succès, sans pouvoir faire oublier le jean déchiré. Celui-ci est même revenu en force au cours de cette dernière décennie, jusqu’à redevenir la mode ces derniers temps, avec des incisions encore plus marquées notamment au niveau des cuisses et des genoux.
Le succès est tel que même aux lointains confins de l’Himalaya indien, le port du jeans déchiré est devenu un sujet de débat politique. Là-bas, un certain Tirath Singh Rawat fait de la lutte contre ce vêtement son cheval de bataille. En sa qualité ministre en chef d’une région difficile à situer sur une carte, appelée Uttarakhand, il estime que c’est décadent pour la société que des femmes portent un «jeans déchiré».
Sans aller jusque-là, des Marocains de la vieille génération et d’autres encore plus jeunes affirment ne pas comprendre un tel «accoutrement» qui ne manque pas de défenseurs des deux sexes. Ces derniers le font valoir comme symbole marquant de non conformisme.