Certes, la hausse récente du prix international des combustibles fossiles (pétrole ou gaz) en porte une grande part de responsabilité. Cependant, on aurait tort d'ignorer que, tant dans le prix de l'essence que dans le prix de l'électricité, les taxes jouent un rôle fondamental dans le renchérissement de ces biens.

Analysons brièvement le cas de l'essence : comme on dit, actuellement les prix moyens en Espagne pour l'essence à indice d'octane 95 s'élèvent à 1,36 euro le litre. Cependant, le prix hors taxes de ce carburant atteint à peine 65 centimes (dont environ 42 correspondent au coût du carburant et 23 à la marge du concessionnaire). En d'autres termes, plus de la moitié du prix de l'essence correspond aux taxes. Lesquelles en particulier ?

D'une part, la Taxe sur les Hydrocarbures ; de l'autre, la TVA. La Taxe sur les Hydrocarbures taxe chaque litre d'essence à 47,3 centimes, ce qui, ajouté aux 65 centimes le litre hors taxes, fait déjà monter le prix à 1.123 euros le litre. Mais c'est qu'en plus de ce dernier montant (pas au prix hors taxes, mais au prix que contient déjà la Taxe sur les Hydrocarbures) s'ajoute une TVA de 21%, qui finit par tirer le prix de vente au public jusqu'à l'actuel 1,36 euros.

Est-il possible de faire quelque chose pour le rendre moins cher ? Le moyen le plus simple serait, bien sûr, de réduire les impôts. Mais il est hautement improbable que le gouvernement prenne cette décision, pour deux raisons. D'abord parce que cela signifierait une perte de recettes en période de déficit public élevé : les recettes annuelles fournies au Trésor public par la taxe sur les hydrocarbures et la TVA sur les carburants dépassent les 20 000 millions d'euros. Deuxièmement, parce que notre gouvernement veut rendre les énergies fossiles plus chères pour accélérer la transition écologique : pour lui ce n'est pas une mauvaise mais une excellente nouvelle que l'essence soit de moins en moins accessible.