Tanger. Le regard de la femme fait-il autant peur?
Le portrait de Leïla Alaoui. Un regard qui accuse tous les terroristes du monde

Mouad Aboulhana est un street artiste d’un grand talent. Le Technopark de Tanger lui a commandé un grand portrait de l’artiste photographe Leïla Alaoui. Une manière de rendre hommage à cette artiste tuée, en 2016, dans un attentat terroriste au Burkina Faso.

Une fois l’oeuvre réalisée, les autorités de la ville oint décidé que quelque chose n’allait pas bien. Elles ont donc décidé de l’effacer. Vite fait. Un choc énorme dans les milieux artistiques, mais pas seulement. Sur les réseaux sociaux l’affaire a faut grand bruit. La décision de détruire l’oeuvre pour des raisons que personne ne connaît alors qu’une autorisation administrative a été délivrée, a sonné comme un rappel que l’esprit qui dirige cette ville a une idée particulier de la liberté et de l’art. Il y a quelque chose de bizarre quand on sait que lorsque le wali de Tanger a ordonné la reprise du chantier, on a demandé à ce que le portrait n’ait pas d’yeux. C’est énorme! Pourquoi? Qu’est-ce qu’il y a dr dangereux dans les yeux? La poétesse et pharmacienne Meriem Haj Hammou s’est posé la même question:

La femme dans la société

« Comment les yeux de la femme peuvent-ils choquer dans l’espace public ? C’est plutôt le regard à mon avis. Le regard de cette jeune femme martyre d’obscurantistes. Ce regard qui questionne sur la place de la femme dans nos sociétés gangrenées par les dogmes wahhabistes islamistes mortifères.

Ils ne supportent pas la liberté de ce regard, et qu’il soit rappel constant sur leurs défaillances et leurs paradoxes. Alors, et sous la pression de l’opinion publique, ils ont dit de laisser la fresque, mais d’effacer les yeux. Ils ont dit d’aveugler une artiste qui portait la lumière, un regard droit et plein de bienveillance et de compassion, et qui a laissé une œuvre d’une grande authenticité. Ils ne veulent ni du vrai ni la lumière ni l’art. Ils exècrent tout ce qui fait la beauté !

Comment peut-on laisser des gens d’une vision si négative et obscure sur la femme aux postes de responsabilité ? Comment peut-on oublier le devoir de mémoire ? Comment peut-on effacer un regard tel que celui de Leila Alaoui ! ».

Voilà, autant de questions dont seuls les esprits tordus ont la réponse. On l’a souvent répété, Tanger, ville pourtant moderne et promise à un grand avenir sombre dans l’obscurité. Le regard de Leïla Alaoui dans le portrait semble accuser les idéologies terroristes qui l'ont emportées. L'artiste a voulu sans doute leur dire, qu'on les a à l'oeil.