Un politologue allemand soupçonné d'espionnage au profit de la Chine

Klaus L. était connu comme politologue allemand dirigeant un think tank de renom qui plus est. Désormais il est accusé par la justice de son pays d’être un agent des services de renseignements chinois.

Interpellé hier, lundi 5 juillet, Klaus L. est soupçonné d'espionnage entre 2010 et 2019 au profit des services de renseignements chinois. C’est ce qu’a annoncé, ce mardi, le parquet fédéral allemand dans un communiqué.

Le suspect risque d’être placé en détention provisoire pour avoir été suspecté de fournir aux services chinois, en échange "d'honoraires", des renseignements "obtenus principalement grâce à ses nombreux contacts politiques de haut niveau" noués dans le cadre du think-tank qu'il dirige depuis 2001, précise la même source. Le professeur, parvenu à donner à son groupe de réflexion une "importance internationale" grâce à sa "réputation scientifique et aux réseaux qu'il a constitués pendant de nombreuses années", aurait été approché par les services chinois lors d'une tournée de conférences en juin 2010 à Shanghaï.

"Des membres d'un service de renseignement chinois ont contacté le suspect afin de l'inciter à coopérer", décrit le parquet fédéral, chargé des affaires d'espionnage international.

"Au cours de la période suivante, jusqu'en novembre 2019, le suspect a régulièrement fourni des informations au service de renseignement chinois avant ou après des visites d'État ou des conférences multinationales, ainsi que sur certaines questions d'actualité", détaille le parquet fédéral, basé à Karlsruhe.

Klaus L. "les a obtenus principalement grâce à ses nombreux contacts politiques de haut niveau obtenus par l'intermédiaire de l'Institut" qu'il dirigeait. "En retour, le suspect a été financé pour se rendre aux réunions avec les officiers de renseignement chinois" et a "reçu des honoraires".

L'Allemagne a été récemment confrontée à une autre affaire d'espionnage, qui concernait cette fois la Russie.

La justice allemande avait annoncé le 21 juin l'arrestation sur son territoire d'un scientifique russe travaillant dans une université et soupçonné d'espionnage pour le compte de Moscou.