Nouvelles révélation sur l’étrange «grève de la faim» de Soulaiman Raissouni

Se déclarant en grève de la faim depuis 70 jours, tout en consommant régulièrement du miel et des dates…, Soulaimane Raissouni ne faiblit pas autant qu’il voudrait le faire croire, relève la DGAPR dans un nouveau rapport. Ce document apporte de nouvelles précisions chiffrées.

Sur la base du suivi quotidien de l’état de santé et du comportement de Soulaimane Raissouni, détenu à titre préventif au sein de la prison locale Aïn Sebaâ1 (Oukacha) à Casablanca dans une affaire de viol présumé, que la Délégation Générale à l’Administration Pénitentiaire et à la Réinsertion (DGAPR) met en doute la véracité de sa grève de la faim.

Principaux constats établis

Soulaimane Raissouni ne se met en chaise roulante que pour aller voir sa défense où les représentants d’ONG qui viennent le voir.

Depuis qu’il a déclaré entamer sa «grève de la faim», le 28 avril 2021, sur les 36 fois où il a été demandé à ce détenu de prendre ses constantes vitales, il a refusé qu’on lui mesure sa glycémie 23 fois et son poids et sa tension artérielle 12 fois. Pendant les dix derniers jours, il a refusé 7 fois qu’on lui prenne les trois constantes.

Malgré tout, les paramètres vitaux enregistrés montrent que sa glycémie et sa tension artérielle sont restées normales le plus souvent. Et les quatre fois où l’intéressé présentait un risque d’hypoglycémie, la direction du pénitencier l’évacuait au Centre Hospitalier Universitaire Ibn Rochd de Casablanca pour le mettre sous perfusion. Il a également bénéficié de 12 analyses de laboratoire pour suivre l’évolution de ses paramètres vitaux. Ces analyses n’ont établi aucun trouble vital. Sa perte de poids a été, jusqu’au 29 juin 2021, de 19 kilos en 87 jours de «grève de la faim».

Autres constats : Le détenu consommait régulièrement du miel. Il en a pris pendant sa grève 16,750 kilos, 12 achetés par ses moyens à l’économat du pénitencier, 2,5 procurés par ses proches parents et 2,250 par la direction du pénitencier.

Corrélativement, le détenu s’abstenait exprès de manger du miel à l’approche des audiences judiciaires pour faire baisser ses indicateurs vitaux et exciper ainsi de son incapacité physique de comparaitre à ces audiences. Et alors que les enregistrements des caméras de surveillance établissent qu’il se déplaçait normalement à l’intérieur de la clinique du pénitencier, il demandait la chaise roulante pour aller recevoir ses visiteurs et surtout pour s’entretenir avec ses avocats. Il faut préciser à cet égard qu’il s’est entretenu avec ses avocats 37 fois, et chaque entretien durait deux heures en moyenne et parfois même jusqu’à quatre heures. Davantage, en date du 5 juillet 2021 qui, il faut le noter, coïncide avec le 88ième jour de sa prétendue grève de la faim, le détenu s’est entretenu de façon normale et pendant plus d’une heure avec trois de ses avocats. Comment est-ce possible alors qu’il soit capable de s’entretenir avec ses avocats pendant tout ce temps et n’a, paradoxalement, pas la force physique nécessaire pour comparaître devant le tribunal ?!

En outre, en date du 22 mai 2021, l’intéressé a pris une soupe chaude à base de légumes et de viande. Le jour suivant (23 mai 2021), il a pris le même repas et reçu de la direction du pénitencier un panier plein de fruits, de dattes et de yaourts.

Par ailleurs, pendant sa « grève de la faim », il a reçu cinq fois des quantités de dattes de cette direction, un kilo la première fois et un quart de kilo à chacune des quatre autres fois, soit 2 kilos en total. Il a également pris des toniques (Supradyne et Berocca) que le médecin du pénitencier lui a prescrits trois fois pour lui permettre d’améliorer ses paramètres vitaux, respectivement les 14 avril, 25 mai et 10 juin 2021.

Conclusions de la DGAPR

Il ressort de ce qui précède que le détenu n’était pas gréviste de la faim au sens strict du terme. La DGAPR estime qu’il gère plutôt sa prétendue grève de la faim d’une manière qui lui permette de préserver ses paramètres vitaux, d’une part, et de s’assurer, d’autre part, que les médias et les réseaux sociaux continuent d’évoquer la question de son état de santé, de susciter la sympathie de l’opinion publique à son égard et de maintenir ainsi la pression sur le pouvoir judiciaire.

La diffusion récente par l’épouse du détenu d’un portrait-robot de celui-ci et l’usage qui en a été fait par les éléments et les parties qui orchestrent ce martelage médiatique s’inscrivent dans cette tactique, conclut la même source.