Abdelilah Benkirane qui a officié pendant 5 ans en tant que chef du gouvernement a voulu griller le président du Rassemblement national des Indépendants (RNI). A l’aise chez lui, il a enregistré une vidéo où il s’attaquait avec une rare violence à Aziz Akhannouch. Il l’a accusé de tous les torts et a mis en garde l’Etat contre lui.

Mais son intervention n’est pas tombée dans les oreilles d’un sourd. Il a reçu plusieurs réponses, et certaines n’ont pas été tendres pour lui.

Mohamed Tijin a répondu, lui aussi, dans une vidéo parce qu’il a été nommément cité par l’islamiste Benkirane qui l’a qualifié de neggafa (femme qui prépare la mariée pour sa cérémonie de mariage). Tijini l’a choppé vif à ce niveau, relevant qu’il méprise ces femmes travailleuses honnêtes qui se battent dur pour leurs enfants. Et là, il faut le reconnaître, Benkirane a l’habitude de ces maladresses qui lui attirent des ennuis à chaque fois. Il a ouvert la porte à toutes les attaques. Le journaliste lui a rappelé que ces femmes travailleuses assurent le gîte et le couvert à leurs famille contrairement à lui qui habite chez sa femme. Pan!

Puis Tijini a relevé aussi que les accusations de Benkirane contre Akhannouch sont précédées de l’expression « les gens disent ». Une manière d’échapper à une éventuelle poursuite judiciaire. Alors Tijini lui a dit que si c’est comme ça, eh bien, les gens disent aussi des choses horribles sur Benkirane. Et ce que « disent les gens » est vraiment catastrophique: Benkirane était un indic de l’ancien ministre de l’intérieur Driss Basri. Grave. En fait ce n’est pas seulement des paroles, il y a des années déjà une lettre adressée par Benkirane à Basri exprimait la disponibilité de l’islamiste à travailler avec l’Intérieur pour casser les socialistes, les communistes et tous les progressistes du pays.

Il y a encore plus grave. « Les gens disent que quand tu vendais de l’eau de javel, tu la mélangeais avec de l’eau », a martelé Tijini. De la triche sur la qualité donc. Indigne d’un homme qui veut conseiller l’Etat.

Peut-il y avoir plus grave encore? Selon Tijini oui, lorsque Benkirane met en garde contre l’éventualité que Akhannouch soit chef du gouvernement. Pour Benkirane ce serait le chaos, le retour du 20 février, l’instabilité... Nous avions déjà entendu cela, le PJD a toujours voulu montrer que c’est grâce à lui que l’Etat a été sauvé. D’ailleurs, selon Tiijini, les propos de Benkirane s’adressent à la plus haute autorité de l’Etat, la mettant en garde conte le RNI et surtout contre Akkhannouch.

Benkirane est-il allé trop loin? En tout cas une chose est certaines, ses attaques contre le RNI et Akhannouch ont été plutôt une aubaine pour ces derniers, à un moment où le PJD est chassé chaque fois qu’il va dans une localité pour faire sa campagne.

C’est peut-être le dernier cri de la bête.