Climat. Les objectifs de l’Accord de Paris s’évaporent
Les catastrophes naturelles induites par les changements climatiques pourraient s'intensifier si rien n'est fait

Les belles résolutions issues des COP ne semblent rien changer à l’amère réalité des changements climatiques puisque la pollution reste à un niveau dangereusement élevé. Un nouveau rapport rappelle la communauté internationale à ses devoirs.

«Nous sommes très loin du but», avertit le Secrétaire général de l'Organisation météorologique mondiale (OMM). A l'occasion de la publication du Bulletin annuel sur les gaz à effet de serre. Petteri Taalas alerte qu’au rythme actuel d’augmentation des concentrations de gaz à effet de serre, l'élévation des températures à la fin du siècle sera bien supérieure aux objectifs de l'Accord de Paris, soit 1,5 à 2 degrés Celsius au-dessus des niveaux préindustriels.

«La température mondiale continuera d’augmenter tant que les émissions se poursuivront. Étant donné la durée de vie du CO2, le réchauffement déjà observé persistera pendant plusieurs décennies, même si les émissions nettes étaient ramenées à zéro rapidement. Outre la hausse des températures, cela implique davantage de phénomènes météorologiques extrêmes, notamment des chaleurs et pluies intenses, la fonte des glaces, l’élévation du niveau de la mer et l’acidification des océans, avec les lourds impacts socio-économiques qui les accompagnent», peut-on lire dans le rapport de l'OMM.

«Le dioxyde de carbone demeure pendant des siècles dans l’atmosphère et encore plus longtemps dans l’océan. La dernière fois qu’une teneur en CO2 comparable existait sur Terre, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était alors de 2 à 3 °C plus élevée qu’aujourd’hui et le niveau de la mer excédait de 10 à 20 mètres le niveau actuel. Mais la Terre n’abritait pas 7,8 milliards de personnes à l’époque», fait valoir Petteri Taalas, cité dans un communiqué de l'OMM. Un tel constat laisse supposer que les catastrophes naturelles induites par les changements climatiques vont se poursuivre, voire devenir plus dévastatrice notamment dans le continent africain.
Malgré tout, l’espoir est toujours permis puisque le président américain, Joe Biden s’est engagé à renverser la vapeur concernant la préservation de l’environnement dans son propre pays et dans le monde. Jusqu’à présent, des mesures majeures se font toujours attendre.



«Beaucoup de pays se fixent maintenant des objectifs de neutralité carbone et on espère voir une majoration spectaculaire des engagements à la COP26. Notre détermination doit se traduire par des actes qui ont un impact sur les gaz à l’origine du changement climatique. Nous devons repenser l’industrie, le secteur énergétique et les transports, et tout notre mode de vie. Les transformations nécessaires sont économiquement abordables et techniquement faisables. Il n’y a pas de temps à perdre», conclut Taalas.