La Covid-19 double le risque de donner naissance à des mort-nés
La grossesse est un facteur de risque en favorisant les formes graves de SARS-cov-2

Selon une récente étude américaine, les femmes enceintes touchées par Covid-19 ont deux fois plus de risques de donner naissance à un enfant mort-né. Le Comité Scientifique et Technique et les spécialistes conseillent aux femmes enceintes de se vacciner en prévention de l’imminente 4ème vague.



On savait la sécurité des femmes enceintes gravement menacée par Covid-19, mais une vaste étude américaine démontre que le danger guette également les fœtus. D’après les résultats de ces recherches, le risque de donner naissance à un enfant mort-né est double lorsque la mère est touchée par le virus. Les centres américains de prévention et de lutte contre les maladies ont en effet suivi 1,2 million d'accouchements entre mars 2020 et septembre 2021, en analysant les résultats d’une base de données des hôpitaux.

Risque de mortinaissance

Si parmi les 1 249 634 accouchements recensés, les mortinaissances restaient assez rares : 8154 enfants soit 0,65 % des naissances, leur incidence s’est accrue lorsque les mères ont été atteintes de Covid-19, soit 1,90 fois plus que chez les femmes enceintes saines. L’étude américaine met également l'accent sur l’impact du variant Delta, devenu dominant aux USA en 2021 « Des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer le rôle des complications maternelles liées à la Covid-19 sur le risque d'enfant mort-né » indiquent les auteurs de l’étude.

Cette dernière reste d’ailleurs la plus importante des recherches scientifiques ayant prouvé la corrélation entre le virus et le risque de mortinaissance. Quant aux causes de cette mort fœtale, les scientifiques suggèrent une inflammation et une diminution du flux sanguin vers le placenta. En attendant plus de précisions, ils recommandent fortement aux femmes enceintes de se vacciner, avant ou pendant leurs grossesses.

Mère et fœtus menacés

Au Maroc, 15 décès parmi les femmes enceintes ont été constatés au cours des 12 premiers jours du mois d’août 2021 à cause de la Covid-19. Rien qu’à Casablanca, depuis le déclenchement de la pandémie jusqu’à fin octobre, 14 femmes enceintes ont été admises en réanimation avec une seule survivante et 13 mortes. D’après Dr Said Afif, membre du Comité Scientifique et Technique de la vaccination, pour se protéger du danger qui guette, les femmes enceintes doivent se prémunir de toute contamination en respectant les mesures barrières mais surtout en se vaccinant. « La vaccination est nécessaire pour protéger la femme enceinte contre les formes graves de la maladie et contre les décès » insiste le spécialiste. Ce dernier met en garde contre l’imminente quatrième vague dont la gravité est tributaire du comportement des citoyens et du taux de vaccination de la population.

Rappelons qu’en août 2021, le Comité Scientifique a fortement recommandé l’accélération de la vaccination de toutes les femmes enceintes quel que soit le terme de leur grossesse. Ceci alors que le premier trimestre en était auparavant exclu. Concernant les vaccins à administrer, le Comité recommande l’utilisation du vaccin inactivé pour les femmes enceintes au premier trimestre comme Sinopharm et l’utilisation des autres types disponibles pour les 2ème et 3ème trimestres.

Le Ministère de la santé, de son côté, a émis une alerte à propos du facteur risque de la grossesse et comment elle favorisait les formes graves de SARS-cov-2. Citant les données internationales actualisées, il note que l’infection à la Covid-19 chez les femmes enceintes est associée à un risque élevé d’avortement, de pré-éclampsie ( crises convulsives, potentiellement fatales, provoquées par une hypertension artérielle ), de naissance prématurée, de mort fœtale intra-utérine et d’accouchement en urgence par césarienne. « Compte tenu de ce qui précède et du rapport bénéfice/risque, le Comité recommande fortement l’accélération de la vaccination de cette cible » indique alors le communiqué du Ministère de la santé.