Le tueur de Tiznit est-il responsable de ses actes ?
Le meurtrier de Tiznit, un malade mental d'après la DGSN

Le tueur de Tiznit est un malade mental d’après un communiqué de la DGSN. Psychose ou psychopathologie latente ? Que s’est-il passé dans la tête de cet individu pour passer à l’acte et attenter à la vie d’autrui ?

Après avoir tué une touriste française à Tiznit, cet individu âgé de 31 ans a récidivé à Agadir en agressant une autre touriste belge. Arrêté par les éléments de la Préfecture de Sûreté d'Agadir, samedi dernier, le tueur est sans antécédent judiciaire. L’enquête effectuée sur les bases de données de la Sureté Nationale et sur les registres médicaux va montrer que le prévenu a déjà été admis au service de psychiatrie de l'Hôpital Hassan I de Tiznit durant un mois, du 25 septembre au 25 octobre 2021 comme l’affirme le communiqué de la Direction Générale de Sûreté Nationale.

Responsabilité

Un malade mental confirmé ? « Il se peut que l’on soit là en présence d’un cas de psychose, carrément de folie. Le malade présente des troubles mentaux graves avec rupture de contact avec la réalité » explique Dr Mostafa Massid, psychologue clinicien à Casablanca. D’après le praticien, dans ce cas de figure, la pensée logique, l'affectivité et les relations aux autres sont gravement atteintes. « Le malade entre carrément dans une phase de déréalisation avec délire et absence de conscience » ajoute Dr Massid.

Un diagnostic qui diffère largement de la psychopathologie qui n’omet nullement la responsabilité du malade par rapport à ses actes. « L’autre cas de figure, c’est que l’on a affaire à un psychopathe antisocial, marginal conscient de ses actes et qui par conséquent en demeure complètement responsable » note le psychologue. Des troubles mentaux qui peuvent motiver et expliquer des tendances violentes. « Ce type de psychopathes peut développer une certaine hostilité envers une catégorie précise suivant ses croyances, explique le clinicien. « Les croyances du malade vont orienter son hostilité et parfois sa violence vers des catégories qu’il estime « étrangères », « mécréantes », « différentes », « menaçantes » ou autres », détaille-t-il.

Influençable

Psychiquement vulnérable et facilement influençable, le psychopathe agit comme « une éponge » explique le praticien. « Les critères d’influence sont multifactoriels ; on peut citer les croyances, la mentalité ambiante, l’éducation mais il y aussi les « enrôleurs » qui trouvent dans ce type de personnes des proies facilement « endoctrinables ». Et c’est valable pour toutes les religions et les cultures », précise Massid qui insiste d’ailleurs sur la grande «influençabilité » des psychopathes qui en fait des cibles privilégiées d’endoctrinement. « La fibre religieuse et spirituelle est une corde très sensible sur laquelle ont toujours joué les sectes et autres adeptes de la haine et de l’intolérance dans différentes sociétés y compris musulmanes » conclut le psychologue.