Scandales alimentaires. Kinder, Ferrero, Buitoni, le mal est plus profond
Ferrero, Kinder... Les entreprises réduisent leurs coûts pour augmenter leurs marges.

L’affaire Ferrero a plongé les familles dans la terreur. La salmonelle n’est pas une petite affaire, elle peut provoquer la mort. En France, on a trouvé que 6 fromage et une marque de pizza présentent de sérieux risques. Les entreprises grignotent sur les coûts pour améliorer leurs marges.

L’ONSSA a pris une décision radicale. Les produits Kinder porteurs de la salmonelle sont interdits à la vente. L’Office a en plus conseillé aux familles qui en détiendraient de ne pas les consommer.

En France, pays de l’entreprise Ferrero qui produit et commercialise Kinder, l’affaire fait grand bruit et on se demande pourquoi une telle chose peut arriver. Et ce n’est pas la seule marque dans ce cas.

Hier encore, six fromages ont été rappelés. On soupçonne qu’ils contiennent la bactérie responsable de la listériose, une infection alimentaire meurtrière dans 25% des cas, explique un article sur le site de BFM. Une semaine auparavant, on a soupçonné les pizzas surgelées Buitoni d’être à l’origine d'au moins 75 infections par la bactérie E.Coli et peut-être, pense-t-on, de la mort de deux enfants.

La multiplication des cas pousse à se poser des questions. Les entreprises ont-elles quelque chose à se reprocher?

"On rogne sur la qualité des matières premières, on rogne sur la maintenance industrielle, on rogne sur les nettoyages... Les exigences de rentabilité financière sont telles qu’on rogne sur tout”, explique Maryse Treton, la secrétaire de la fédération agroalimentaire de la CGT, citée par le même site.

Des négligences qui peuvent avoir de terribles conséquences sur la vie des enfants. Les contrôles ne sont plus ce qu’ils étaient. Et de toute manière, il semble qu’ils soient défaillants qu’ils soient opérés par l’entreprise elle-même ou par l’Etat.

L’autocontrôle n’est pas sûr du moment où c’est l’entreprise elle-même qui choisit le laboratoire."Il peut y avoir des petits arrangements entre celui qui fait les contrôles dans les entreprises et qui souvent fait un gros chiffre d'affaires avec l’entreprise en question surtout quand ce sont de très gros groupes » explique Richard Ramos, député Modem du Loiret. Selon lui, « il faut absolument qu’il y ait l’œil de la force public et de l’Etat. C’est primordial ».

C’est bien suggéré. Sauf que l’instance de répression des fraudes n’a pas les moyens de tout contrôler. Ses effectifs se sont contractés de 20% en 10 ans, précise Roland Girerd, co-secrétaire général du premier syndicat à la répression des fraudes Solidaires CCRF.

Devant une telle situation, la crainte ne se limitera pas aux seules marques incriminées actuellement, mais à tous les produits alimentaires. Si Ferrero commercialise Kinder, peut-on faire confiance aux autres chocolats qu'il produit? Si on ne peut pas faire confiance à Ferrero, peut-on faire confiance aux autres marques? Le lien entre le producteur et le consommateur repose d'abord sur la confiance. Si celle-ci saute, tout le reste sautera.