Les conditionneurs d’agrumes montent au créneau

Bataille Les conditionneurs d’agrumes au Maroc font grise mine et ils le font savoir. La cause ? L’informel qui gêne leur business. L’heure est à la coordination des efforts entre l’Association des conditionneurs d’agrumes au Maroc et Maroc Citrus pour assainir le circuit, réduire les lourdeurs et permettre à tous les acteurs de gagner.

Aujourd’hui, d’après l'Association des conditionneurs d'agrumes au Maroc (ASCAM), les producteurs d’agrumes se tournent de plus en plus vers le marché local. En cause, la crise en Europe impactant négativement l’activité des conditionneurs. Laquelle connait une baisse sous l’effet de la désorganisation du circuit de distribution local et la présence d’une multitude d’acteurs pour qui le conditionnement est le dernier des soucis. En effet, le marché local qui capte 70% de la production nationale échappe aux conditionneurs. Un manque à gagner qui s’amplifie, selon la profession, avec la baisse des exportations. « Il est urgent à l’heure actuelle de faire bénéficier le marché local de l’expérience à l’export de manière à appliquer les mêmes process en matière de conditionnement des agrumes », insiste Mustapha Maher, président de l’ASCAM, non sans insister sur la nécessité d’aller vers une stabilisation des prix des agrumes sur le marché local à

travers une organisation du circuit de distribution qui pullule de spéculateurs.

Un argumentaire bien ficelé

Ce sont 1,3 millions de tonnes d’agrumes que le Maroc produit annuellement dont 530.000 tonnes réservées à l’export, soit l’équivalent de 3 milliards de dirhams. Selon l’ASCAM on prévoit de dépasser les 2 millions de tonnes de production à partir de la campagne 2013-2014. Le marché local s’accapare 70% de la production

globale nationale, par conséquent la majorité de la production n’est pas valorisée et se retrouve entre les mains de l’informel. Ce « marché noir » réduit l’offre commercialisable de 30 à 40%, selon Mustapha Maher. L’ASCAM assure que le Maroc dispose d’un arsenal de stations de conditionnement des plus performantes à l’échelle de la Méditerranée qui garantissent la traçabilité, la préservation de la qualité gustative et surtout les pertes de poids par la chaîne de froid, non exploitée pour le marché local. Les concurrents directs du Royaume dont l’Espagne et la Turquie disposent, d’après l’Association, d’un avantage compétitif lié au coût de conditionnement à l’exportation, puisque disposant d’un marché local plus organisé. « Ces deux pays nous devancent sur le marché européen dont le volume annuel de consommation d’agrumes est parmi les plus élevés au monde », note Maher. Résultat des courses : le consommateur paye aussi la facture de la mauvaise organisation. L’ASCAM estime les pertes occasionnées à 2 DH/Kg.

« Si les producteurs d’agrumes et les conditionneurs se mobilisent aujourd’hui c’est pour permettre à la filière de s’extirper de l’engrenage informel et profiter pleinement des mesures et investissements du Plan Maroc vert», insiste Maher. Concrètement, il s’agira de privilégier la logique de la planification sur la logique du marché afin de mieux capter les retombées des investissements liés au contrat-programme en particulier et au Plan Maroc vert dans sa globalité.

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