Aux aguets, l’Office National de Sécurité Sanitaire des Produits Alimentaires (ONSSA) tente de couper le chemin à la Xylella fastidiosa, une bactérie mortelle pour plus de 300 espèces végétales. Afin de protéger le patrimoine végétal national, l’ONSSA a ainsi interdit l’introduction, par les voyageurs se rendant au Maroc, des végétaux qu’ils soient des plants, des plantes ornementales ou sous forme de semences. « A cet effet, tout végétal introduit par les voyageurs sera saisi et détruit conformément à la réglementation en vigueur », met en garde l’ONSSA dans un communiqué rendu public mardi 21 juin 2022.

« Par ailleurs, l’ONSSA a renforcé les mesures préventives vis-à-vis de cette bactérie, par la suspension de toute importation de plantes ornementales en provenance des pays ayant enregistré la présence de cette bactérie », ajoute la même source. Pour mettre en application ces nouvelles consignes, l’ONSSA explique que le dispositif de contrôle phytosanitaire à l’importation des végétaux a été renforcé au niveau des postes frontières. Des contrôles documentaires, physiques et des analyses de laboratoire sont en effet systématiquement effectués et seuls les végétaux conformes sur le plan phytosanitaire sont admis.

Revenant à la charge auprès des professionnels, l’ONSSA insiste sur la nécessité d’une autorisation d’importation préalable délivrée par l’ONSSA pour toute importation des végétaux. Disposer d’un certificat phytosanitaire délivré par les autorités phytosanitaires compétentes du pays de provenance est également obligatoire. « En cas de non- respect de ces conditions, les végétaux importés seront systématiquement refoulés ou saisis et détruits conformément à la réglementation en vigueur », avertit l’ONSSA. Rassurante, cette dernière assure que la bactérie Xylella fastidiosa n’est pas présente au Maroc et n’est pas transmissible ni à l'homme ni aux animaux.

Maladie redoutable spécifique aux plantes, cette bactérie est transmise et véhiculée par des insectes vecteurs. Elle s'attaque à un très large spectre de végétaux : vignes, oliviers, arbres fruitiers, agrumes, caféiers, chênes, luzerne... La gravité de ses impacts varie selon la souche, le végétal et l’écosystème concerné. Son effet ? La bactérie empêche la plante de s'alimenter en gênant les mouvements de la sève brute. Ses symptômes sont peu spécifiques avec flétrissement et brûlures foliaires, ce qui la rend difficile à détecter. Actuellement, il n'existe pas de moyens curatifs pour lutter contre cette bactérie. La décision européenne, visant à empêcher l'introduction et la propagation de la bactérie sur le territoire, préconise l'arrachage et la destruction des plants contaminés.