Electricité. Faut-il revoir le modèle actuel ? 
L’ONEE reconduit pour la deuxième fois consécutive, les membres du comité de direction.

Le patron de l’ONEE est convaincu que le modèle électrique développé en 2009, a atteint ses limites aujourd'hui. Explications…



Contexte...

« Les crises que nous avons vécues, nous oblige à revoir nos modèles énergétiques et à reconsidérer également nos modèles électriques », lance d’emblée le directeur général de l’ONEE, lors d’un panel sur les perspectives de développement du secteur électrique africain, organisé dans le cadre du 20ème congrès de l’association des sociétés d’électricité d’Afrique (Asea) au Sénégal. Abderrahim El Hafidi note aussi que « le modèle électrique développé en 2009, a atteint ses limites aujourd'hui » et insiste sur la nécessité d’opérer des mutations profondes au niveau de ce modèle.

Vers une mutation du modèle électrique

Selon El Hafidi, les énergies renouvelables peuvent jouer un « rôle important » dans la mutation du modèle électrique actuel .L’objectif est de réduire, à partir de ces énergies, la dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles, qui « n’offrent aucune visibilité sur l’avenir ». Le prix du charbon a atteint des sommets aujourd’hui et dépasse même les 450 dollars la tonne. « Qui aurait pu le croire au début de l’année ? », demande le patron de l’ONEE aux participants avant d’ajouter que « la mise en place d’une centrale solaire ou d’un parc éolien permet d’avoir une visibilité sur au moins 40 ans, vu la quasi-absence de charges variables ».

Pour El Hafidi, l’Afrique dispose d’un potentiel énorme en matière des énergies renouvelables et a même la possibilité d’être un leader en matière de production d’hydrogène. «Cette énergie va jouer un rôle dune grande importance pour remplacer les combustibles fossiles », insiste t-il

De son côté, la ministre sénégalaise du pétrole et des énergies, Aissatou Sophie Gladima a relevé que « plus de 640 millions d’Africains n’ont pas accès à l’énergie, ce qui correspond à un taux d’accès légèrement supérieur à 40 %, le niveau le plus faible du monde ». Elle fait savoir aussi que « la « consommation d’électricité par habitant en Afrique subsaharienne est de 180 kWh, contre 13 000 kWh par habitant aux États-Unis et 6500 kWh en Europe » soulignant que l’Afrique regorge de ressources énergétiques importantes mais sont faiblement exploitées. La preuve : «le continent détient plus de 10 térawatts de potentiel solaire, 350 gigawatts de potentiel hydroélectrique, 110 gigawatts de potentiel éolien, et 15 gigawatts en plus de potentiel géothermique. Cela n’inclut pas le charbon et le gaz, qui peuvent fournir une partie de l’électricité la moins chère du continent », a-t-elle expliqué appelant à une nouvelle politique énergétique en alignement avec l’Agenda 2063 et le nouveau partenariat pour l’énergie.

Le 20ème congrès qui coïncide avec le 50ème anniversaire de la création de l’ASEA, a été aussi l’occasion de nommer le Maroc à travers l’ONEE, pour la deuxième fois consécutive, membre du bureau du comité de direction, pour un nouveau mandat (2022-2025), et ce, en reconnaissance de son expertise dans le secteur électrique et ses réalisations en Afrique.