Iran. L’impunité, arme de destruction massive des mollahs
Au nom de la république islamique, tout est permis

Le 20 août 2022, quelque part en Iran, une patrouille de “moralité“ interpelle un véhicule sur la voie publique et jette sa conductrice hors de l’habitacle, violemment. Le crime de cette femme : mal porter le hijab ! Voilà donc le sort que les autorités iraniennes réservent aux femmes “mal voilées“. Le clip de cet odieux incident est disponible sur les médias iraniens et il suscite la colère et la haine de toutes et de tous.

Le 8 juillet 2022, l'imam Juma Ardakan avait déclaré dans son sermon de la prière du vendredi : « Le hijab est l'un des facteurs de l'autorité nationale et de la sécurité du pays ». À Karaj comme dans de nombreuses autres villes d'Iran, les propos des imams du vendredi convergent vers ce point très important: le port du hijab comme garant de la stabilité du régime, les femmes "sans hijab" représentant un véritable danger pour l'islam des mollahs. Hijab, véritable symbole de la soumission dont les femmes ont décidé de se libérer, devient de facto un enjeu majeur dans la lutte opposant le peuple au pouvoir.

Une répression toujours plus forte pour tenter de contenir les esprits rebelles

L'actuel président de l'Iran, Ebrahim Raïssi, l’a très bien compris. En ordonnant aux agences de répression interne du pays de concentrer leurs efforts (et leur violence) sur les femmes rebelles, il espère encore contenir des années de colères accumulées sur le point d'exploser. De fait, l'Iran connaît actuellement un nouveau cycle de violences sans précédent à l'encontre des femmes "mal voilées", aussi bien dans les bureaux qu’en pleine rue ou au sein des centres commerciaux. Les voitures de la police de "sécurité morale" patrouillent partout et imposent leur présence aux yeux de tous.

Une partie importante du dernier rapport du Secrétaire général de l'ONU à l'Assemblée générale daté d'août 2022 est consacrée aux "violations arbitraires du droit à la vie, notamment l'augmentation des exécutions et le recours à la force meurtrière résultant de l'impunité au cours de l'année écoulée" en Iran, comme lors de la répression des manifestations nationales de novembre 2019. En outre ce rapport souligne également l'immunité dont bénéficie la destruction des preuves de violations passées, notamment le massacre d'opposants politiques en 1988.

Selon les Nations unies et Amnesty International, l'actuel président de l'Iran, Ebrahim Raïssi, a été impliqué dans le massacre de 30 000 prisonniers politiques en 1988, la grande majorité d’entre eux étant des moudjahidines du peuple, les principaux opposants politiques de la république islamique. De manière plus générale, Amnesty International parle d'une "immunité systématique des personnes impliquées dans la torture" en Iran. L'impunité totale des auteurs et responsables de violations des droits de l'homme devient un phénomène très inquiétant. Et force est de constater que dans ce domaine, l'Iran des mollahs est, sinon unique, du moins très rare.

Ebrahim Raïssi profite de cette immunité de sanction et déclare vouloir se rendre à l'Assemblée générale du Conseil de sécurité de l'ONU alors même qu’Amnesty International fait état d'une augmentation sans précédent des exécutions, y compris des exécutions publiques, en Iran. Le fait est que la machine à exécuter et à torturer ne s'arrête jamais chez les mollahs d’Iran. Mais les Nations Unies ont-elles été fondées pour accueillir les auteurs de massacres et toute impunité ?

Le terrorisme se poursuit à l'extérieur de l'Iran

Parallèlement à la répression à l’intérieur du pays, le régime théocratique poursuit son œuvre terroriste au-delà de ses frontières. L’une des plus importantes opérations terroristes du régime iranien à l'étranger ces dernières années s’est fort heureusement soldée par un échec. L’attentat projeté à Villepinte le 30 juin 2018 avait pour cible le Conseil National de la Résistance Iranienne en pleine réunion internationale annuelle. Des centaines voire des milliers de personnes auraient pu être tuées ou gravement blessées.

Après que cette opération a été déjouée par les services européens, un diplomate accrédité du gouvernement iranien et ses trois complices ont été interpellés. Une enquête de 3 ans menée par la police et le parquet fédéral belge a abouti à une condamnation à 20 ans de prison par le tribunal d'Anvers pour Assadollah Assadi et à de lourdes peines de prison pour ses complices. Mais le régime iranien, qui a toujours considéré la prise d'otages comme un outil diplomatique, a contraint le gouvernement belge à signer un traité de transfèrement de prisonniers condamnés vers le pays d'origine après avoir emprisonné un citoyen belge innocent en Iran. Ceci bien entendu dans le seul but de faire libérer le diplomate terroriste, cerveau de l’opération de Villepinte.

L'approbation de ce traité au parlement belge a provoqué de nombreuses protestations dans l'opinion publique et parmi les parlementaires - y compris dans les rangs de la majorité -, les juristes et les avocats. L'Ordre des avocats de Bruxelles l'a même qualifié de "dérision de l'État de droit". Le traité garantit en effet une nouvelle fois l’impunité des auteurs de violations aux droits fondamentaux de l’humain que sont les autorités iraniennes. C'est bien cette impunité qui conforte les mollahs iraniens dans leur stratégie de répression interne et de prolifération terroriste à travers le monde. Plus que toute autre, l’impunité est une arme de destruction massive !