Casablanca. La préfecture de police dément les allégations de Ouenza 

Alors que certains rappeurs tentent de créer un mouvement de solidarité avec Ouenza via les réseaux sociaux, la Préfecture de police de Casablanca apporte ces précisions...

« C’est une honte ! En 2022, Ouenza a été condamné à deux mois de prison ferme pour un casque !!! », s’est exclamé le rappeur El Grande Toto sur son compte instagram aux 3 millions de followers. Posté sous le hashtag #freeouenza, cette story est venue intensifier le mouvement de solidarité lancé sur les réseaux sociaux en soutien au rappeur Ouenza, actuellement en garde à vue.

Ce dernier a posté, il y a quelques jours, une vidéo où il s'était plaint de « maltraitance » et de « violence policière » en affirmant avoir été « agressé » » et « battu » par des éléments de la police. Une vidéo qui a aussitôt suscité la solidarité d’autres rappeurs et d’internautes. Le hashtag #freeouenza a fait ainsi le tour de la toile. Dans cet élan, certains ont commencé d'emblée à parler de « jugement injuste » et de « peine inadaptée à la simple infraction du non-port du casque à moto ».

Explications de la police

Ces "accusations" ont poussé la Préfecture de la police de Casablanca à s’exprimer à propos de cet incident. Dans un communiqué explicatif, la préfecture livre sa version des faits tout en donnant plus de détails sur ce qui s’est « réellement » passé ce jour-là. D’après ce communiqué, il s’agit en effet d’un délit qui fait actuellement l’objet d’une enquête judiciaire sous la supervision du parquet compétent. Toujours d’après la Préfecture de police, Ouenza aurait été intercepté lors d’un contrôle pour non-port du casque à moto, pour modification des caractéristiques techniques de son véhicule sans déclaration préalable ni autorisation.

« Lors de ce contrôle, l’artiste aurait refusé d'obtempérer, ce qui a déclenché une altercation avec les agents policiers », ajoute la même source. « Humiliation d’agents en service doublée de coups et blessures ayant nécessité des soins médicaux en urgence », spécifie la préfecture de police dans son communiqué. Un délit qui a nécessité l’arrestation du concerné et sa garde à vue dans le cadre d’une enquête judiciaire « toujours en cours pour éclaircir les circonstances de cette affaire et définir les responsabilités légales de chacun », explique la même source.

Ce que dit la loi

Que ça soit en moto, en scooter ou à bord d’une mobylette, le port du casque est obligatoire selon le code de la route marocain. En cas de non-port du casque, par le conducteur comme par le passager, l’amende encourue peut aller de 150 à 300 DH, assortie de la perte de 2 points sur le permis de conduire (s’il y en a). L’engin peut également être immobilisé. Alors que les motards représentent à peine 2 % de l’ensemble du trafic routier, ils sont impliqués dans 44% des accidents sévères. Selon les chiffres de NARSA, 21% des morts sur la route sont des usagers de deux-roues.

Quant au refus d’obtempérer, il constitue une infraction selon le code de la route. Ce dernier prévoit dans l’article 181, une amende de 1200 à 2000 DH « contre le conducteur qui, sommé de s’arrêter par l’agent verbalisateur ou l’un des fonctionnaires ou agents chargés de constater les infractions et munis des signes extérieurs et apparents de leur qualité, a sciemment refusé de s’exécuter ou de se soumettre aux vérifications prescrites ou ne respecte pas l’ordre d’immobilisation du véhicule ou refuse de conduire ou de faire conduire son véhicule en fourrière ou refuse d’obtempérer aux injonctions légales qui lui sont faites ». En plus de cette amende, et conformément à l’article 99 de la loi 52/05, on procède également au retrait de deux points du capital affecté au permis de conduire. S’il y a d’autres circonstances « aggravantes », le tribunal peut procéder au retrait du permis de conduire pour une durée déterminée.