Traite de bébés : Elle tente d’acheter un bébé à l’hôpital
Exploiter la situation vulnérable des mères pour alimenter le trafic de bébés

Une assistante de pharmacien a été arrêtée alors qu’elle tentait « d’acheter » un bébé  dans un hôpital public à Casablanca… Détails



Vêtue d’une blouse blanche avec le logo du ministère de la santé, une assistance de pharmacien a été surprise entrain de démarcher une mère dans le service maternité d’un hôpital public à Sidi Bernoussi à Casablanca. Arrêtée par la police mardi dernier, la suspecte devait remettre une somme d’argent à une femme qui venait d’accoucher en contre partie de l’un de ses jumeaux fraichement nés.

Trafic

Agée de 54 ans, l’assistante de pharmacien est accusée d'usurpation d’identité et de tentative de trafic de nourrissons. En garde à vue actuellement, la suspecte est poursuivie dans le cadre d’une enquête menée par la Police judiciaire relevant de Sidi Bernoussi, sous la supervision du Parquet général, afin de déterminer les circonstances liées à cette nouvelle affaire de trafic de nouveaux nés.

En janvier 2020, un réseau criminel spécialisé dans la traite de nouveaux nés entre le Maroc et l’Espagne a été dénoncé à Ceuta par une ONG marocaine des droits de l’homme. D’après Lahcen Aqbayu, président de l’association « Karama pour la défense des droits de l’homme », le pot aux roses a été découvert après le témoignage en vidéo d’une Marocaine, mère d’un nouveau-né. Cette dernière avait dénoncé le réseau après la découverte du sort de sa fille. Le bébé avait été vendu, selon la mère, à un couple espagnol résidant à Ceuta. Une opération menée par des intermédiaires marocains et espagnols.

Réseau

Safaa Mursiya, la mère du nouveau-né, avait affirmé dans cette vidéo, qu’elle voulait en effet donner sa fille en adoption à un couple espagnol ; à condition de rester en contact avec elle. Une promesse qui ne sera pas tenue par la suite. Se sentant trompée et exploitée, la jeune femme dévoile dans la vidéo comment les intermédiaires ont profité de sa situation fragile après l’abandon de son compagnon et l’ont poussé à se défaire de son bébé.

D’après le président de l’association Karama, ils étaient sept cas d’enfants ayant été vendus par les mêmes intermédiaires. Ces derniers les facturaient entre 30.000 et 70.000 dirhams chacun. L’association a déposé une plainte auprès du parquet de Tétouan et la mère a été interrogée dans le cadre d’une enquête judiciaire dans le but de démonter le réseau.