FIFM 2022 : Farida Benlyazid heureuse d’avoir reçu l’étoile d’or
La réalisatrice marocaine Farida Benlyazid fière d'avoir reçu l'étoile d'or du FIFM.

La réalisatrice Farida Benlyazid a reçu hier un standing ovation, lors de la cérémonie d’hommage qui lui a été réservée, pour honorer son statut de première femme à avoir réalisé un film marocain.

Ayant participé pour la première fois au Festival international du film de Marrakech (FIFM), en tant que membre du jury, la réalisatrice marocaine, très émue, a confié avoir le sentiment de « renaitre de nouveau », après avoir reçu ce vibrant hommage devant un parterre conquis et une salle archicomble.

Farida Benlyazid a précisé que le FIFM est le festival le plus proche de son cœur, car, pour elle, ce rendez-vous d’envergure a réussi à surmonter toutes sortes de difficultés et ce, depuis son lancement, après les attentats du 11 septembre 2001.

« Je remercie SM le roi Mohammed VI, qui a soutenu fortement ce festival, a-t-elle déclaré. Celui-ci a réussi de voir le jour, malgré les circonstances compliquées de cette époque-là... Aujourd'hui, ce festival revient après deux ans d'arrêt pour nous réunir à nouveau et annoncer la fête du cinéma à Marrakech ».

La cinéaste qui a associé ses enfants à l’ensemble de ses projets a expliqué qu’elle a toujours voulu faire connaitre la culture de la femme musulmane dans l’ensemble de ses films, et qu’elle s’est toujours battue contre les clichés qui présentaient à l’époque les femmes comme ignorantes et soumises. Pour Farida, ces femmes bien qu’illettrées, ont pu développer une mémoire forte et produire des poèmes et des chants qui se sont transmis de génération en génération à travers les siècles.

« Benlyazid est une écrivaine avec une touche spirituelle qui aborde des sujets liés à la justice de la femme », a déclaré la journaliste marocaine Fatima Loukili qui a rappelé comment cette femme d’exception « s’était imprégnée de valeurs révolutionnaires, depuis des années 70, période où certains livres étaient censurés pour leurs propos titillant les croyances sociales, politiques ou religieuses. Une femme qui a su faire face à l'oppression, dit-elle, car son identité a été forgée à Tanger, la ville la plus ouverte sur le monde ».