Régionales de l’investissement. Le textile et le cuir au cœur des débats à Fès 
La banque populaire veut participer à l’élan de relance économique dans la région de Fès-Meknès par l'accompagnement des acteurs locaux.

La dixième étape des régionales de l’investissement a été organisée à Fès. La Banque populaire a réitéré sa volonté d’accompagner les investisseurs dans l’industrie du textile et du cuir dans la région notamment ceux orientés à l’export. 



Les régionales de l’investissement font escale à Fès. Pour le Wali de la région Fès-Meknès, Said Zniber, cette étape vient à point nommé car elle s’inscrit dans la droite ligne du discours du Roi prononcé à l’occasion de la rentrée parlementaire qui érige l’investissement en priorité. « La Région est appelée à contribuer pleinement à la relance de l’économie, et plusieurs chantiers structurants relevant de différents programmes de développement ont été lancés », a-t-il souligné ajoutant que « les enjeux et défis que connaît la Région Fès-Meknès sont importants et nécessitent une meilleure convergence des actions des pouvoirs publics et du secteur privé ».

De son côté le directeur général de la banque commerciale du groupe BCP a dressé le bilan de la première édition des régionales de l’investissement. « À Fès-Meknès, quelque 76 projets ont été recensés pour un volume d’investissement de 1,41 MMDH et des besoins de financement s’élevant à 864 MDH. 38 projets ont été concrétisés pour un montant de 281 MDH, soit près d’un tiers des projets », a-t-il précisé. Le vice-président du conseil de la région Fès-Meknès, Youness Er-Rafik, a rappelé pour sa part que la région concentre 70% des réserves en eau nationale, mais aussi des infrastructures qui n’ont rien à envier aux autres. Son potentiel culturel, historique, touristique et économique est important. L’enjeu est de commercialiser la destination Fès-Meknès qui a longtemps souffert d’une image peu flatteuse.

Le président du directoire de la Banque Populaire Fès-Meknès, Yacine Lemcharki, a réitéré la vocation de la Banque à accompagner le dynamisme des acteurs locaux. « Toutes les équipes sont mobilisées pour participer à l’élan de relance économique dans la région », insiste-t-il.

L’industrie du textile et du cuir a été au cœur des débats. Ces secteurs comptent plus de 240.000 emplois et enregistrent une progression des exportations de plus de 30% sur les huit premiers mois de 2022. Au niveau national, ils occupent 22% en termes d’emplois et 24% de l’export. Les acteurs du secteur souhaitent former cette main-d’œuvre afin de répondre à la demande nationale et internationale.

Pour améliorer la valeur ajoutée du textile, il est impératif de développer l’amont. Cette industrie dépend à 85% de l’intrant étranger. D’où l’urgence de se diriger au plus vite vers la souveraineté industrielle afin de sécuriser les emplois créés. La souveraineté permettrait par ailleurs de proposer un produit 100% Made in Morocco et de concurrencer la Turquie, qui est le premier fournisseur de l’Europe.

Concernant le secteur du cuir, sa relance s’articule autour de trois points : la relance du Made in Morocco, la préférence nationale, qui permettra d’attirer de nouveau des investisseurs, et l’incitation à l’investissement étranger, manne européenne importante dans un contexte post-Covid et de crise énergétique et du transport.

Pistes d’amélioration

Le deuxième panel a levé le voile sur les leviers de développement des investissements et des exportations dans la région. Avec un potentiel supplémentaire d’exportation de 16,8 MMDH pour le textile et de 2,5 MMDH pour le cuir, la région Fès-Meknès peut grandement aider à libérer le plein potentiel de cette industrie. Plusieurs pistes d’amélioration ont été proposées. Côté production, il faut monter en qualité et en capacité pour adresser le marché domestique et l’international. En matière d’écologie, le passage au green s’impose pour s’aligner sur les réglementations internationales en vigueur. Enfin, l’industrie 4.0 assure une connexion et un échange d’informations au sein et entre les entreprises et permet une gestion optimale des flux.

Le troisième panel a, lui, été consacré au dispositif d’accompagnement et de financement. Les différentes institutions ont réitéré leur volonté d’accompagner les porteurs de projet sur différents aspects, qu’il s’agisse du financement, de la formation ou de l’accompagnement, notamment à l’export. Pour sa part, la Banque Populaire a noué des partenariats avec des organismes de renom (BEI, BERD) pour accompagner les investisseurs, notamment ceux orientés à l’export.