Inflation. Chute de la consommation des ménages
Le taux d’inflation a atteint 6,6% à fin décembre 2022, selon la DEPF.

La consommation des ménages est en ralentissement en 2022, selon la DEPF. L’inflation quant à elle, est en hausse mais atténuée par des mesures mises en place.



Selon la note de conjoncture de la DEPF pour le mois de janvier 2023, le taux d’inflation a atteint 6,6% à fin décembre 2022 tiré essentiellement par la flambée des prix des produits énergétiques et alimentaires ainsi que par l’accélération de l’inflation chez les principaux partenaires commerciaux. Mais, « ce taux global, reste relativement atténué par rapport aux niveaux enregistrés dans les pays voisins et comparables, notamment l’Egypte (13,8%) et la Tunisie (8,3%), dans les économies avancées comme les États-Unis (8%) et la zone euro (8,4%) ou encore dans certains pays émergents comme le Brésil (9,3%) et l’Inde (6,7%) », ajoute la DEPF.

Une inflation maitrisée

La même source souligne par ailleurs, que le niveau relativement maîtrisé de l’inflation au Maroc est dû notamment aux mesures déployées par l’Etat pour préserver le pouvoir d’achat des ménages, notamment celles relatives à la subvention additionnelle de certains produits de base (Butane, Farine, Sucre) et le soutien du prix du transport. Une étude récente élaborée par la DEPF a montré qu’en l’absence de ces mesures de soutien qui mobiliseraient 40,75 milliards de dirhams pour toute l’année 2022, les ménages auraient subi une importante hausse du prix à la consommation, se traduisant par une augmentation additionnelle du niveau général des prix de 3% par rapport à la situation actuelle.

Aussi, une évolution positive a été enregistrée au niveau de certains indicateurs de revenus, à l’instar des crédits à la consommation (+3,8% à fin novembre 2022), des transferts des MRE (+14,6% à fin novembre 2022) et des créations d’emplois rémunérés (+152.000 au T3-2022).

Pour sa part, l’effort d’investissement se serait bien maintenu, en phase, notamment, avec le bon comportement des importations des biens d’équipement et des demi-produits (respectivement +20,8% et +49,1% à fin novembre 2022), la hausse des recettes des IDE (+31,5% à fin novembre 2022) et la hausse de l’investissement du Budget Général de l’Etat (+20,6% à fin 2022).

Recul du taux de chômage

D’après la DEPF, au troisième trimestre 2022, l’économie marocaine a enregistré une création de 152.000 nouveaux postes d’emplois rémunérés, soit 134.000 postes en zones urbaines et 44.000 en milieu rural. Toutefois, l’emploi non rémunéré a enregistré une perte de 210.000 postes, résultat d’une perte de 212.000 en zones rurales et d’une création de 2.000 postes en zones urbaines. Compte tenu de cette évolution, le volume de l’emploi a baissé de 58.000 postes, suite à une perte de 194.000 postes dans les campagnes et une création de 136.000 postes dans les villes. Par secteur d’activité économique, cette perte de l’emploi est attribuable, essentiellement, aux pertes relevées au niveau du secteur de l’agriculture, forêt et pêche (-237.000 postes) et du BTP (-38.000 postes). En revanche, des créations d’emploi ont été enregistrées au niveau des secteurs des services (+189.000 postes) et de l’industrie y compris l’artisanat (+29.000 postes). Par ailleurs, le taux de chômage a reculé de 0,4 point pour se situer à 11,4%, recouvrant une baisse de 1 point à 15% dans le milieu urbain et une stagnation à 5,2% dans le milieu rural. Les baisses les plus importantes du taux de chômage ont concerné les personnes ayant un diplôme (-1 point), les hommes (-0,9 point) et les personnes âgées de 45 ans et plus (-0,6 point).