Enquête : 65% des Marocains acceptent le leadership féminin  
Parité, les mentalités sont-elles réellement entrain de changer ?

Les Marocains seraient en train de changer leur perception de la place de la femme que ça soit dans le domaine privé, professionnel ou politique.  C’est ce qui ressort du dernier rapport du Baromètre arabe.

Le dernier rapport du Baromètre arabe est révélateur à plus d’un titre. Depuis 2018, le regard des Marocains vis-à-vis de la femme et de sa place dans la société a changé... Légèrement certes mais sûrement. C’est ce qu’affirment les chiffres avancés par cette nouvelle enquête réalisée en 2022. Domaine privé, professionnel ou encore politique, les Marocains commencent à reconnaitre les mérites de la femme entant que partenaire, gestionnaire et leader.

Mentalité en évolution ?

Alors qu’en 2018, presque la moitié des Marocains (46%) pensaient que la femme n’a pas sa place dans l’action politique et la gestion des affaires publiques, aujourd’hui ils sont 35 % à le croire toujours. En effet, 65% des Marocains n’ont aucune objection par rapport à l’accès de la gent féminine aux postes de responsabilité. Mieux encore, deux Marocains sur trois reconnaissent les mérites de la femme en tant que leader politique et ne voient aucun problème à ce qu’elle chapeaute l’action politique.

Au foyer familial, 46 % des sondés pensent que l’homme doit décider seul et avoir le dernier mot au sein de la famille alors qu’en 2018, ils étaient 52 %. Une légère différence qui reste toutefois significative selon le Baromètre. Quant à la transmission de la nationalité par la femme, plus de la moitié des sondés lui reconnaissent ce droit, soit 57% estimant qu’une marocaine mariée à un étranger peut transmettre sa nationalité à ses enfants.

Ambivalence

Cette « ouverture d’esprit » est cependant biaisée lorsqu’il s’agit d’éducation. Selon le baromètre, un Marocain sur quatre croit que l’enseignement supérieur reste plus important pour les hommes que pour les femmes. Ils sont ainsi 25 % à estimer que l’université doit rester un espace masculin et que les études supérieures sont beaucoup plus importantes pour les hommes et qu’elles n’ont aucun intérêt pour les filles.

Des données qui rejoignent les résultats d’une enquête de Sunergia réalisée en 2022. Réalisée auprès d’un échantillon de plus de 1000 participants, cette enquête a révélé que plus de la moitié des Marocains n’approuvaient pas le droit des femmes à un accès égal au marché du travail. En chiffres, 41 % des hommes et 16 % des femmes s’opposent au travail féminin. En termes d’âge, les 55 à 64 ans, restent les plus favorables à l’accès des femmes au travail avec 82 % tandis que les jeunes arrivent en deuxième position.

Géographiquement parlant, les citadins restent plus favorables au travail des femmes avec 71 % des sondés. Les ruraux sont cependant moins chauds avec 58 % seulement pour ce droit. Le Maroc figure parmi les pays aux plus faibles taux de participation féminine au marché du travail. Il est classé au 180e rang sur 189 selon les données 2021 de la Banque mondiale.

Le Baromètre arabe est un réseau de recherche qui suit l’évolution des mentalités et donne un aperçu sur les valeurs sociales, politiques et économiques des citoyens du monde arabe. Il mène des enquêtes d'opinion publique au Moyen-Orient et en Afrique du Nord depuis 2006.