ONCF. Les quatre nouveaux projets tournés vers l'avenir
L'ONCF compte lancer de nouveaux projets pour les années à venir.

Le Maroc a de fortes ambitions dans la grande vitesse ferroviaire. Après la première ligne lancée il y a quatre ans, l’ONCF compte lancer de nouvelles lignes prochainement. Des RER sont aussi prévus. Les études sont en cours. Encore faut-il trouver le modèle de financement adéquat. Explications du DG de l’ONCF Mohamed Rabie Khlie. 



«Nous sommes déterminés à continuer le développement de la grande vitesse ferroviaire au Maroc », assure à l’Observateur du Maroc et d’Afrique, le directeur général de l’ONCF. Rencontré en marge de la 11ème édition du congrès mondial sur la grande vitesse ferroviaire tenue à Marrakech à l’initiative de l’UIC et l’ONCF, Mohamed Rabie Khlie met l’accent sur la réussite du projet de la première ligne de la grande vitesse lancé il y a quatre ans. «Notre première expérince a été une réussite en terme de conception et de réalisation », souligne-t-il ajoutant qu’Al-Boraq a permis des réalisations très satisfaisantes grâce à un financement et des investissements fiables, une tarification adaptée au pouvoir d'achat, ainsi qu'un coût d'exploitation très compétitif. Aussi, Khlie note qu’en termes d’investissement, « le projet est très compétitif avec un coût estimé à 9 millions d’euros par kilomètre, l’un des plus compétitifs dans le monde ».

Après quatre ans d’exploitation, « Al Boraq se caractérise par un modèle économique équilibré qui lui permet de couvrir tous les coûts d'exploitation et dégager une marge opérationnelle, équivalente au plafond le plus élevé atteint au niveau des trains similaires dans le monde », fait savoir Khlie.

De nouvelles lignes à grande vitesse

Compte tenu de ces acquis, «cela nous encourage à aller plus loin et lancer de nouveaux projets dans le secteur », insiste le DG de l’ONCF.

Parmi ces projets, Khlie cite celui relatif au prolongement de la ligne à grande vitesse vers Marrakech sur une longueur de 390 km. «Le process est lancé. Et les études d’exécution pour ce projet sont en cours », confie le professionnel. Un seul hic : le financement. «Nous sommes en phase de recherche du montage financier le plus approprié pour la réalisation de ce projet ambitieux », affirme Khlie. D’après lui, l’objectif est de réduire l’apport des pouvoirs publics puisqu’il s’agit d’un projet capitalistique qui nécessite de lourds investissements sur le long terme. L’idée est de trouver alors le modèle le plus ingénieux. Et Khlie espère que le projet puisse voir le jour dans les 6 années à venir.



L’ONCF entend également étendre le réseau ferroviaire jusqu'au sud. «Les études de faisabilité sont en cours pour la construction d'une ligne ferroviaire à grande vitesse pour le transport de voyageurs et du fret. Sa longueur sera de 239 km entre Marrakech et Agadir », annonce Khlie qui ajoute que grâce au prolongement de ces deux lignes sur l'axe atlantique, le réseau national à grande vitesse couvrira cinq destinations majeures du Royaume qui se caractérisent par leur dynamisme, leur poids social et économique...

Des RER dans le pipe

Des RER sont aussi prévus dans les régions Casablanca-Settat et Rabat-Salé Kénitra. Selon Khlie, cela se fera en parallèle avec le développement de la grande vitesse. Ce développement permettra de libérer la capacité sur le réseau conventionnel existant et donc les régions précitées, où il y a un vrai besoin en matière de mobilité, pourront profiter d’un nouveau mode de transport de proximité.

Des trains "made in Morocco"

Un autre projet qui sera lancé prochainement : la rénovation de la flotte avec une production de trains prévue au Maroc. «Un appel d’offre sera lancé dans un mois pour que la fabrication de ces trains se fasse au niveau local. Le besoin est de 100 à 150 trains pour les 10 années à venir. Et cette rénovation nous permettra d’adopter de nouvelles technologies capables d’assurer des économies en matière d’entretien et donc atteindre une rentabilité plutôt correcte », détaille Khlie notant que l’ONCF est capable de supporter cet investissement.