Netanyahu suspend la réforme judiciaire. Il est maintenant temps d'aller de l'avant (Opinion)

La réforme judiciaire était une affaire personnelle et non nationale. L'espoir maintenant est de voir un véritable dialogue engagé.

Après la formation du gouvernement fin décembre, une question planait sur le pays pendant des semaines : où est passé Benjamin Netanyahu ?

Il parlait à peine, n'était pas aperçu en public aussi souvent que par le passé et on ne l’entendait plus parler. Le mystère grandissait au fil des semaines. Or, Itamar Ben-Gvir et Bezalel Smotrich ont fait adopter une législation radicale. Parfois, Netanyahu surgissait lorsque les choses allaient trop loin, comme lorsque le président du Shas, Arye Deri, proposa une loi qui pourrait emprisonner les femmes qui portaient des manches courtes au mur occidental.

Qui est responsable de la rupture en Israël ?

Nombreux sont les politiciens qui endossent la responsabilité de la rupture au sein d'Israël . Il y a le ministre de la Justice Yariv Levin et le député Simcha Rothman, qui ont tous deux fait adopter cette législation comme si c'était tout ce qui comptait, sans se soucier de rien d'autre. L'opposition y était aussi pour quelque chose. À différents moments, au cours des derniers mois, elle élevait la barre de ses exigences trop haut pour entamer simplement un dialogue.

Mais personne n'est aussi responsable que Netanyahu. Depuis le début, il faisait pression pour que les réformes envisagées augmentent ses chances d'influencer d'une manière ou d'une autre l'issue de son procès.

Ce qui s'est passé en Israël est de sa responsabilité. Il a dirigé le processus qui a divisé le pays et a poussé la nation à ce point d'inflexion, ce qui a entraîné une baisse du shekel, une peur pour l'avenir de l'économie et un mouvement sans précédent de désistement de réservistes de Tsahal ne voulant pas servir sous ce gouvernement.

Netanyahu aurait pu s'engager avec l'opposition dès le départ et aurait pu essayer de faire passer une législation qui avait le soutien des deux côtés. Cela aurait eu du sens s'il voulait passer des réformes qui allaient durer. Faire ce qu'il a fait de cette manière signifiait que le prochain gouvernement - ​​s'il était dirigé par quelqu'un du centre-gauche - pourrait tout simplement renverser ce qu'il avait fait et changera, une fois de plus, le processus démocratique d'Israël.



C'était personnel, pas national

Mais il ne s'agissait en aucun cas d'une législation qui aurait un effet durable. Il s'agissait de Netanyahu manœuvrant pour son procès, Levin exigeant sa revanche sur le tribunal et Deri pouvant servir de ministre. C'était personnel, pas national. Ce n'était pas pour le pays mais pour les quelques-uns qui prétendaient que leur intérêt personnel était ce dont le pays avait le plus besoin.

L'espoir est maintenant qu'un vrai dialogue s'engage . Il existe un certain nombre de lieux et de plans possibles qui peuvent servir de base. Pour montrer leur sincérité, Netanyahu, le chef de l'opposition Yair Lapid et le chef du Parti de l'unité nationale Benny Gantz devaient se rencontrer mardi à la résidence du président et entamer des pourparlers sur un nouveau programme législatif.

Ces hommes sont méfiants les uns des autres. Netanyahu a trompé Gantz il y a trois ans lorsqu'il a promis de ne pas «faire de blagues ou de trucs» lors de la formation d'un gouvernement d'unité, et a continué à le tromper jusqu'à la nouvelle élection. Lapid a répété à plusieurs reprises qu'il ne croyait pas un mot de ce que disait Netanyahu. Ce dernier craint que les deux hommes ne veuillent trouver un moyen de le destituer, et estime que s'opposer aux réformes n'était qu'une excuse.

Ils ont tous des raisons d'être méfiants, mais ils doivent maintenant s'engager, parler et chercher un terrain d'entente. De leur point de vue, cela comporte un risque, mais c'est nécessaire dès maintenant. Israël doit trouver un moyen d'aller de l'avant.

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