La campagne agricole 2022-2023 s'annonce bonne
La campagne agricole s’inscrit dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession des années sèches.

La production prévisionnelle des céréales principales de cette année sera en hausse de 62% par rapport à la campagne 2021-2022.

« La production prévisionnelle des céréales principales au titre de la campagne agricole 2022/2023 est estimée à près de 55,1 millions de quintaux (Mqx), contre 34 Mqx en 2021/2022 », indique le ministère de l’agriculture, de la pêche maritime, du développement rural et des eaux et forêts ajoutant que cette production est issue d’une superficie semée en céréales principales de 3,67 millions d’hectares contre 3,57 millions hectares en 2021/2022, soit une hausse de 2,8%.

Le ministère souligne aussi que par catégorie, le blé tendre représente 29,8 millions de quintaux, le blé dur 11,8 millions de quintaux et l'orge 13,5 millions de quintaux.

Concernant la répartition, le département précise que la production nationale est principalement concentrée dans quatre régions, à savoir Fès-Meknès, Rabat-Salé-Kénitra, Grand Casablanca-Settat et Tanger-Tétouan-Al Hoceima, qui contribuent à hauteur de 82,9% de la production totale. Fès-Meknès représente 27,1% de la production, Rabat-Salé-Kénitra 26,5%, Grand Casablanca-Settat 16,9% et Tanger-Tétouan-Al Hoceima 12,4%.

Impact de la pluviométrie

La même source fait savoir que la campagne agricole actuelle, en date du 27 avril, a enregistré une pluviométrie cumulée de 207 mm. Bien que cela représente une baisse de 36% par rapport à une année normale, qui est de 322 mm, cela constitue une augmentation de 13% par rapport à la campagne précédente à la même période, où la pluviométrie avait atteint 184 mm.

Le début de la campagne a été difficile en raison de conditions climatiques défavorables, avec un retard des premières pluies, un déficit hydrique notable et une répartition inadéquate des précipitations dans le temps et dans l'espace. En particulier, cela s'est produit entre le mois de septembre et la première décade de novembre 2022, ce qui a retardé la mise en place des cultures d'automne et a eu un impact négatif sur l'état des parcours

Cependant, les pluies se sont concentrées sur la période de la deuxième décade de novembre 2022 à fin février 2023, avec de faibles précipitations en mars et début avril sur certaines régions. Les températures ont également été instables, avec des minima bas en février et mars, mais au-dessus des niveaux de la campagne précédente à partir du mois d'avril.

Faible taux de remplissage des barrages

D’après le ministère, le taux de remplissage des barrages au 27 avril est estimé à 33%, en hausse par rapport à la même période de la campagne précédente (31%). Cependant, en dehors des régions du Gharb et du Loukkos où l'irrigation continue normalement, les autres grands périmètres ont subi des restrictions voire l'arrêt de l'irrigation.

De grands barrages affichent de faibles taux de remplissage, notamment dans les régions du Haouz et Tadla. La campagne agricole s'inscrit également dans une séquence climatique de 5 années difficiles marquées par la succession des années sèches (4 sur les 5 dernières années).

Malgré ces difficultés, la production prévisionnelle des principales espèces arboricoles est en hausse par rapport à l'année précédente. Les conditions climatiques relativement favorables ont permis une bonne floraison, annonçant un retour prévisible à la normale des productions agrumicoles et oléicoles. Les conditions climatiques exceptionnellement favorables dans le sud de l'Atlas annoncent également une campagne dattière en hausse par rapport à l'année dernière.

La production maraîchère du printemps a permis un redressement du marché des principaux légumes, à savoir la tomate, l'oignon et la pomme de terre. La production primeurs en cours a permis d'approvisionner le marché national, de couvrir les besoins et de répondre à l'exportation. Les prix des oignons verts et des tomates sont en baisse et se situent à des niveaux normaux, à l'exception de la pomme de terre. Le programme d'installation des cultures maraîchères de printemps se déroule normalement.

Il est à souligner que l'inflation a affecté le secteur agricole en entraînant une hausse significative des coûts de production, notamment pour les intrants importés tels que les engrais azotés et les produits phytosanitaires.