Emeutes en France. Macron perd son train d’atterrissage
Les commandes manuelles ne sont peut être pas la bonne mesure

De loin, pas trop non plus, je vois ce qui se passe en France. C’est malheureux que ce pays en arrive là et le débat sur les causes n’est pas encore terminé, il ne le sera probablement jamais. Mais déjà, on sait qu’aucune personne n’aimerait voir son pays se faire massacrer de la sorte.

Incendier des bâtiments, brûler des voitures qui appartiennent à des concitoyens (on en reparlera), détruire des infrastructures, agresser et même tuer des membres des forces de l’ordre, ne peut absolument pas être justifié. 

Ce n’est pas justifiable. Néanmoins, on sait une chose: l’émeute peut être la poursuite de la politique d’une autre manière. Ce qui est déjà une incongruité, par ce que nous sommes en présence d’un mode de gouvernance, en principe, démocratique. Qu’est-ce que cela pourrait bien vouloir dire? En tout cas cela pose quelques questions intéressantes. 

La démocratie, telle qu’elle est appliquée, est-elle satisfaisante? Les émeutes ou les révoltes sont-elles l’expression sur le terrain du taux de participation aux élections? L’émeute est-elle une manipulation de politiques aigris? En tout cas il y en a qui ne veulent ni condamner les violences ni appeler au calme. Et c’est là où réside le mal.

Car en principe, il doit y avoir un plafond démocratique, des limites à ne pas dépasser. Quand on devient un danger pour les personnes et pour les biens on n’est plus dans les limites que la société s’est fixées pour assurer à tout le monde l’intégrité physique et morale. On n’est plus dans la société policée. On revient à la loi du plus sauvage. Or, il a fallu à l’humanité des siècles pour sortir de la sauvagerie et adopter un mode de vie plus civilisé. 

Qu’est-ce qui arrive finalement? Comment comprendre le fait qu’on casse le mobilier urbain, qu’on vandalise les magasins, qu’on brule les propriétés privées des Français? Ici, c’est le concept de citoyenneté qui est interpellé. Quand on s’attaque à la communauté on se positionne en dehors d’elle. Le message est clair: « je ne suis pas comme vous, je refuse votre mode de vie, je veux que vous disparaissiez avec vos gadgets ». Il n’y a plus de concitoyens (on y revient), il n’y a que des ennemis. Clairement, il s’agit d’un message qui n’est pas français. 

On ne peut pas être français et détruire la France. C’est impossible. On Ne peut ni le concevoir ni l’admettre Et c’est valable pour tous les pays. Tout simplement parce que tout le monde a le droit de s’exprimer.

On ne met pas les gens en prison pour leurs opinions et on n’empoisonne pas les journalistes ou les influenceurs. Les casseurs et les assassins ne sont pas empêchés de s’exprimer, ils ne savent pas s’exprimer parce qu’ils savent que ce qu’ils ont en tête ne convient pas à une société qui a déjà ses valeurs et ses lois.

C’est que leurs valeurs sont à des siècles en arrière de celles du pays où ils vivent. Ils sont certes Français, mais on sait, désormais, en fait c’est juste une confirmation, que la nationalité administrative n’implique pas obligatoirement le sentiment d’appartenance… ni l’affection pour la patrie non plus. On est en pays conquis où on veut vivre selon des lois autres que celles de la république.

Au nom de quoi? Au nom d’une supposée suprématie idéologique. Les exemples ne manquent pas. Des quartiers ont été arrachés à la république pour y établir des lois qui interdisent l’alcool, qui imposent une tenue vestimentaire particulière… 

A ce niveau, il faut bien dire que les protecteurs de la république ont part de responsabilité dans cette déviance. Ils auraient du sévir dès la première apparition de ces signes de sédition. Ils ne l’ont pas fait, le phénomène s’est propagé et s’est renforcé. Maintenant, il devient inexpugnable.

Il y a eu du laisser-faire. Pour des raisons politiques certainement. L’extrême gauche tout autant de l’extrême droite vivent de ce marché. La première en le défendant, la deuxième en le combattant. Le centre est perturbé, il ne sait plus de quel côté pencher. D’où son discours incompréhensible. 

La situation exige qu’il n’y ait plus de centre. Il faut être soit d’un côté soit de l’autre. La droite ne tolère plus cette agression contre la république. La gauche n’a pas peur de tout casser pour survivre, en se donnant l’air de l’ange qui défend les faibles contre les rapaces.

On sait que c’est du pur populisme qui n’apporte rien de concret. Toujours est-il qu’on en est là aujourd’hui. Une France exsangue qui s’installe dans une déviance normalisée, une sorte de fatalité avec laquelle il faut vivre. 

Il y a aussi un fait dont il faudrait peut-être tenir compte. La France a pas mal d’ennemis au niveau international. C’est historique. Plusieurs pays l’attaquent sur les flancs, pour lui enlever des avantages économiques, certains diront sa rente historique. Parfois, les attaques sont d’une grande violence. On l’a vu en Afrique, mais aussi un peu partout où la France a des acquis économiques.

En détruisant le pays, comme on vient de le voir, les émeutiers, casseurs ou peu importe le nom qu’on leur donne, font le jeu des ces ennemis qui se réjouissent du « déclin français ». Et ce n’est certainement pas le bon moment pour la France, déjà sous pression d’une situation économique et financière assez difficile et d’un contexte international contraignant.

Des choix ont été faits, certains ont de lourdes conséquences. Le pays a tourné le dos à de vrais amis et s’est rapproché d’ennemis déguisés en agneaux. Et au final, c’est le Français qui en paie les frais. Quant à l’ennemi, il se réjouit qu’en fin le pays commence à rendre des comptes. 

Il faut enfin poser la question qui fâche. Le président de la république, Emmanuel Macron, n’a-t-il pas une part de responsabilité dans ce drame? Lorsqu’il a passé la réforme de la retraite au mépris de l’institution législative ne s’est-il pas posé en dictateur?  C’est vrai, pas au sens où on l’entend en parlant de Bocassa ou de Idi Amin Dada, mais tout de même, s’il y a un pouvoir législatif, c’est pour légiférer, pas pour enregistrer les désirs de l’exécutif. 

Le président a sans doute agi comme le commandant d’un long courrier qui aurait arrêté le pilotage automatique, le travail des institutions, pour passer en commandes manuelles et prendre de l’altitude pour échapper au peuple. Tout seul comme un grand. 

Il veut maintenant atterrir et revenir vers les Français, mais il n’arrive pas à capter l’ILS et son train d’atterrissage est bloqué. 

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