Les internautes scandalisés par le montant d'une pension alimentaire
Les " intervenants " commentant ce post semblent oublier l'enfant...

Il a suffi qu'un facebooker poste son problème de "pension alimentaire" pour réveiller les vieux démons et déclencher une nouvelle fronde anti-femmes actives. Un post qui fait le buzz et démontre comment l'abandon des enfants après le divorce a été banalisé par la société marocaine.

Le post

" Je suis un employé du privé avec un salaire de 4500 dhs. J'ai convolé en justes noces avec une collègue qui m'a promis de me soutenir et de m'aider financièrement. Or, après le mariage je me suis retrouvé seul à subvenir à tous les besoins de notre foyer tandis qu'elle ne se chargeait que du payement de l'abonnement internet et de l'achat occasionnel de fruits "!!! partage le " plaignant " dans un post commenté par plus de 7000 followers.

" Les problèmes ont commencé après son accouchement et j'ai découvert par la suite que son objectif premier était d'enfanter et de vivre sa maternité. J'ai découvert également qu'après 4 ans de mariage, elle a pu épargner 90.000 dhs pendant que je claquais tout mon salaire pour subvenir à nos besoins. Le pire c'est qu'après le divorce, le juge lui a accordé une pension alimentaire de 2200 dhs. Je suis anéanti et je ne sais pas quoi faire ", s'indigne l'auteur du post.

Boycottez les femmes actives !

" Un appel à l'aide " qui n'a d'ailleurs pas raté sa cible. Aussitîot publié sur la page, le problème déclenche une avalanche de commentaires solidaires avec " Une autre victime des femmes actives et de leur cupidité sans limite ", commente révolté, un internaute apparement trop touché par la détresse du posteur.

Un internaute, connu par sa grande aversion pour les femmes actives, s'invite au débat: " Ne te marie jamais avec une femme active ! Elle ne va pas t'aider avec son salaire. Tout au contraire, son salaire va l'encourager à t'abandonner au premier détour. Si le taux de divorce avec une femme au foyer est de 10%, en te mariant avec une femme active tu augmentes ce risque de 80% ", tranche le facebooker en citant des chiffres et une enquête sociale qui ne figurent nulle part.

Hargne

Il en profite également pour ré-épingler les femmes actives " qui sont dans la majorité des femmes de petite vertu non voilées s'exposent sans vergogne aux regards toutes maquillées ". Il y a quelque temps, il avait lancé tout un mouvement sur les réseaux sociaux appelant au boycott du mariage avec les femmes travailleuses. Largement plébiscité, son commentaire a été d'ailleurs liké par plus de 5300 abonnés tout aussi hargneux. 

Pour Hamid. R, " les femmes actives sont juste des vampes qui utilisent les hommes pour enfanter et pour leur soustraire de l'argent ensuite sous forme de pension alimentaire ". Des avis hautement négatifs qui ont eu raison de la " bonne foi " d'un bon nombre de jeunes célibataires du groupe. " Mon Dieu toute cette énergie négative et ces problèmes m'ont coupé l'appétit. Je préfère rester célibataire à jamais au lieu de souffrir ainsi ", commente un internaute déçu en conseillant aux autres de fuir.

On oublie l'enfant...

Si certains préfèrent s'abstenir et décliner toute possibilité de mariage, d'autres vont proposer des solutions pour le moins extrémistes à l'auteur du post pour sortir de l'impasse. " Laisse tout tomber et part à l'étranger. Laisse la se démerder toute seule et apprécie le spectacle ! ", lui conseille-t-on dans un commentaire surprenant. " A ta place, je démissionne de mon travail. Plus de salaire plus de pension. Je préfère croupir à la prison que d'offrir à cette femme la moitié de mon salaire ", suggère Ismail Salim qui a oublié que la pension en question est plutôt destinée à l'enfant.

" Le père lésé " et la plupart des " intervenants " commentant son post semblent d'ailleurs ignorer qu'un enfant a des besoins: Logement, scolaisation, alimentation, santé, habillement sans parler des loisirs. Un acharnement particulièrement véhément contre l'ex épouse et par extension contre les femmes actives en général. Une réaction qui rappelle la profondeur du malentendu hommes/femmes mais surtout la grande injustice banalisée de la pension alimentaire suite au divorce des parents.

Pire encore, certains fustigent la décision du tribunal en l'accusant de parti pris. 

Une polémique significative qui explique en quelque sorte le grand nombre de familles et d'enfants abandonnés et privés de la pension alimentaire suite au divorce.

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