Les prix des carburants ont été augmentés à trois reprises depuis le début du mois d'août. La plus récente de ces augmentations a été mise en œuvre il y a quelques jours seulement, la deuxième ayant eu lieu en l'espace d'une semaine. Actuellement, le prix du Gasoil s'élève à au moins 12,5 DH, tandis que celui de l'essence avoisine les 14,5 DH. Cette situation constitue un coup dur pour les consommateurs, particulièrement en cette période estivale.

Une tendance mondiale 

Selon Jamal Zrikem, président de la Fédération nationale des propriétaires, commerçants et gérants de stations-service au Maroc, ces augmentations reflètent une tendance mondiale. Il ajoute également que compte tenu des fluctuations mondiales imprévisibles, il est possible que les prix continuent d'augmenter dans les jours à venir.

À l'échelle mondiale, le prix du baril a grimpé à 85 dollars en août, comparé aux 72 dollars enregistrés en juin précédent. Les pays membres de l'OPEP et de l'OPEP ont restreint leurs niveaux de production, et cette réduction s'associe à une demande considérable pour les produits pétroliers en raison de la période estivale. Résultats ? les prix à la pompe flambent et la tendance devrait se poursuivre d’ici le mois de septembre.

La colère des transporteurs

L'escalade des prix des carburants a suscité une vive réaction de la part de la coordination syndicale nationale du secteur du transport routier de marchandises. Dans un communiqué, ce regroupement a exprimé son mécontentement face aux hausses successives et a appelé le gouvernement à prendre des mesures responsables pour atténuer l'impact négatif de ces prix élevés sur le pouvoir d'achat des citoyens.

En demandant un plafonnement des prix à la pompe à un niveau jugé raisonnable, la coordination insiste sur la nécessité de limiter l'effet domino de ces augmentations sur les coûts des biens et services. Elle appelle ses membres à se préparer à diverses formes de mobilisation, y compris une possible grève nationale, pour protester contre cette flambée des prix. Leur demande majeure est d'en finir avec la situation actuelle où les professionnels du transport routier de marchandises sont pris en otage par les fluctuations du marché des carburants.

Relancer le dispositif d’aide directe

Face à cette crise, les professionnels du secteur proposent de relancer le dispositif d'aide directe aux transporteurs, une initiative qui avait été suspendue lorsque les prix des hydrocarbures se sont stabilisés. Cependant, ces acteurs soulignent que la reprise de cette aide est plus que nécessaire, étant donné que les prix continuent d'augmenter.

Un gasoil professionnel

Les professionnels, suggérant aussi la mise en place d'un "gasoil professionnel", une solution tant réclamée, qui vise à garantir un carburant moins coûteux à la pompe, exclusivement destiné aux acteurs du transport. Cette proposition est présentée comme une alternative plus efficace au dispositif d'aide précédent, critiqué pour sa lenteur et son inefficacité.