Remaniement. Le soldat Driss « toujours prêt »
Driss Lachgar, toujours sur le qui-vive

Driss Lachgar, le boss de l’Union socialiste des forces populaires (USFP) prépare son cartable pour la rentrée politique. Il est bourré de motivations et prêt à remettre les choses en place. Parce que selon lui, il y aurait des dysfonctionnements et des insuffisances chez l’équipe actuelle dirigée par Aziz Akhannouch (RNI).

Le gouvernement serait défaillant, il lui faut un sauveur. Et qui c’est qui va aider le chef du gouvernement à remédier à ses nombreuses défaillances? Lachgar pardi! Il propose, dans un entretien à notre confrère Le Matin, son aide en assurant que son parti (l’USFP) est « toujours prêt à contribuer aux grandes réformes initiées par Sa Majesté en étant au sein de la coalition de la majorité ». Il faut bien noter le « toujours ». C’est le soldat qui dort avec sa tenue de combat, ses brodequins et même le casque sur la tête, le doigt sur la gâchette. C’est merveilleux, le Maroc a de la chance.

On l’aura compris, Lachgar veut donc un remaniement qui lui permettrait de placer sa formation et pourquoi pas, se placer lui-même. Mais la question est de savoir si le chef du gouvernement est obligé de remanier. Driss Lachgar pense que oui parce que, argumente-t-il, «cette pratique est devenue une tradition à mi-mandat de chaque gouvernement depuis la Constitution de juillet 2011».

Evidemment la tradition se respecte, mais ce n’est pas non plus une obligation légale. Qu’importe, dire que c’est une tradition c’est un peu abusif, de 2011 à maintenant il n’y a pas eu 66 gouvernements.

Allez, admettons la tradition. Comment être sûr que l’USFP serait plus efficace pour faire aboutir les réformes? Le parti a déjà été aux affaires (surtout les petites) et personne n’a remarqué une grande performance. Il était comme tous les autres partis, évoluant au même rythme habituel, c’est-à-dire, selon la fameuse formule marocaine « ceux qui se sont pressés sont morts ».

Jusqu’à présent, le gouvernement semble tenir, malgré les gaffes monumentales de certains ministres chefs de partis qui ont commis des erreurs qui conduisent normalement à la démission et l'éclatement de la coalition. Le cas du chef du Parti Authenticité et Modernité (PAM), Abdellatif Ouahbi, ne s’oublie pas. L’affaire de la manipulation des concours d’avocats, du gros.

Aziz Akhannouch voulait maintenir la stabilité gouvernementale, sinon, il se serait bien débarrassé du PAM et appeler quelqu’un qui serait « toujours prêt ».