Hausse des prix. Les consommateurs prix en tenaille
Les prix des produits alimentaires s'envolent.

Les temps sont durs pour les ménages marocains. Depuis quelques jours, les prix des denrées alimentaires montent en flèche. Les consommateurs se plaignent. Les producteurs agricoles aussi.

En ce début du mois de septembre, la flambée des prix des produits de première nécessité atteint des niveaux alarmants. Chez les bouchers, le prix de la viande rouge dépasse les 100 dirhams le kilogramme. Dans les marchés de proximité, il est manifeste que la plupart des produits de consommation, notamment les fruits et légumes, ont connu une augmentation des prix au cours de cette semaine. Cette augmentation est généralement attribuée par la plupart des commerçants aux récentes augmentations successives du prix des carburants, qui ont eu lieu pour la cinquième fois consécutive ces derniers temps. Par exemple, à Casablanca, les pommes de terre se vendent entre 7 et 8 dirhams le kilogramme, de même que les oignons et les tomates. Les carottes sont vendues à 12 DH, ce qui représente une augmentation de près de 4 DH en quelques jours seulement. Le prix des concombres est passé de 3 DH à 10 DH. Cette situation exaspère à la fois les consommateurs finaux et les producteurs agricoles.

Un cocktail explosif

Le président de la Fédération Interprofessionnelle Marocaine de la Production et de l'Exportation de Fruits et Légumes, Lahoucine Aderdour, tient à souligner que la hausse des prix est le résultat d'une combinaison de facteurs. Il attribue cela principalement à la rareté des produits sur le marché. Comment ? « Les températures qui ont atteint des sommets il y a deux semaines ont gravement impacté les récoltes », explique Aderdour, qui ajoute également le facteur de la rareté de l'eau d'irrigation. « Avec la sécheresse, l'eau devient de plus en plus rare. Le pompage d'eau est très coûteux. Par conséquent, la situation est très alarmante pour de nombreux agriculteurs. Les charges sont devenues insupportables, en particulier avec les prix élevés des engrais et les coûts de traitement. Tout cela entraîne la diminution de l'activité de production dans de nombreuses exploitations agricoles de différentes régions », alerte ce professionnel.

Le secrétaire général de l'association du marché de gros des fruits et légumes, Abderrazak Echabbi, partage la même préoccupation et souligne que les prix connaissent une hausse même en gros. Un grossiste a expliqué à l'Observateur du Maroc et d'Afrique que l'augmentation des prix des carburants pourrait entraîner une augmentation de 20 voire 30 centimes par kilogramme chez les grossistes, mais certainement pas de 2 à 4 dirhams. Ainsi, selon lui, la situation est davantage liée à la sécheresse et à la chaleur qu'à la hausse des prix des carburants.

Comment s’en sortir ?

Interrogé que la question, le président de la Fédération nationale des associations de consommateurs (FNAC) Ouadi Madih souligne que la situation devient préoccupante pour les ménages marocains. Selon lui, C'est une véritable bataille pour les plus démunis qui ont du mal à boucler leurs fins de mois. Pour faire face à cette flambée des prix, le président de la FNAC indique que l'exécutif doit, entre autres, procéder à la réduction de la taxe intérieure de consommation (TIC) et de la TVA sur le carburant. Cela pourrait alléger la facture pour le consommateur. Aussi, il indique que si jamais le prix d'un produit donné devient excessivement cher, le gouvernement doit appliquer l’article 4 de la loi sur la liberté des prix et la concurrence, qui stipule que «des mesures temporaires contre des hausses ou des baisses excessives de prix, motivées par des circonstances exceptionnelles, une calamité publique ou une situation manifestement anormale du marché dans un secteur déterminé, peuvent être prises par l’administration, après consultation du Conseil de la concurrence. La durée d’application de ces mesures ne peut excéder six mois prorogeable une seule fois par l’administration».