Taux directeur. Les analystes misent sur la stabilité
Les analystes prévoient une stabilité du taux directeur.

Après la décision du conseil de Bank Al Maghrib (BAM) de maintenir le taux directeur à 3% lors de sa deuxième réunion de l'année 2023, il semble que les analystes soient largement en accord sur la probabilité d'une nouvelle "pause" dans le resserrement de la politique monétaire.

"Bank Al Maghrib Maintient son Taux Directeur en 2023 : Quelles Perspectives?"

Cette décision de maintien du taux directeur à 3% intervient après trois hausses consécutives totalisant 150 points de base (pbs). BAM justifie cette décision en prenant en compte les délais de transmission des décisions du conseil à l'économie réelle, ainsi que les évolutions récentes sur les plans national et international, notamment une inflation qui, bien qu'en décélération, reste à des niveaux élevés.

Il est à noter que cette décision intervient dans un contexte marqué par une diminution de la masse monétaire et de la croissance de la circulation fiduciaire, comme le montrent les récentes statistiques de BAM. L'agrégat monétaire M3 a enregistré une décélération à 7,1% en glissement annuel en juillet, après 7,6% en juin, principalement en raison du ralentissement de la croissance de la circulation fiduciaire, qui est passée de 16,3% à 11,2%.

L'inflation, quant à elle, a connu une quasi-stabilisation à 5% en août après 4,9% en juillet, avec une composante sous-jacente en baisse, passant de 5,1% en juillet à 4,7% en août.

En outre, compte tenu des récents événements nationaux tels que le séisme d'Al Haouz, les experts estiment que BAM pourrait maintenir une politique monétaire accommodante, en maintenant ses taux d'intérêt inchangés. Ceci, en vue de mobiliser des fonds pour aider les populations sinistrées et financer la reconstruction de la région. Il n'est pas exclu que de nouvelles révisions à la baisse des prévisions de croissance soient envisagées, étant donné que BAM avait déjà dû réduire ses prévisions de croissance économique pour 2023 à 2,4% lors de sa dernière réunion, en raison de divers facteurs tels qu'une récolte céréalière moins favorable, une demande étrangère faible et une baisse prévue du pouvoir d'achat des ménages dans un contexte inflationniste.

De plus, en raison du récent séisme qui a frappé plusieurs régions dans le pays, il est possible qu'une rallonge budgétaire soit octroyée d'ici la fin de l'année pour faire face aux premières conséquences, ce qui pourrait entraîner une hausse du déficit budgétaire pour inclure les coûts de reconstruction sur plusieurs années.

Dans l'ensemble, il semble probable que BAM maintienne le statu quo lors de sa prochaine réunion en septembre, avec un taux de réserve obligatoire inchangé à 0%, comme le suggèrent les analyses de BMCE Capital Global Research et Attijari Global Research. Les investisseurs financiers au Maroc semblent également largement en accord sur la stabilité du taux directeur, avec une probabilité élevée de maintien du statu quo selon une enquête réalisée par AGR auprès d'un échantillon d'acteurs financiers influents.

Cependant, le prochain Conseil de BAM aura le dernier mot, et il faudra attendre sa décision pour savoir si la "pause" dans le cycle de resserrement de la politique monétaire sera effectivement maintenue