L'ambassadeur algérien aux Nations unies, Amar Bendjama a peut-être mis son pays dans l’embarras sans le savoir.  En essayant de laver le Polisario des accusations de terrorisme, il a plaidé que « cela ne trompe personne, car tous les pouvoirs hégémoniques ont toujours tenté de diaboliser les résistants et les militants de la liberté ». Voilà, on s’arrête un peu.

De qui a été accusé le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kbylie? De terrorisme.

De quoi a été accusé le journaliste Hichem Aboud? De terrorisme

De quoi a été accusé le journaliste et écrivain Anouar Malek? De terrorisme.

Tous les opposants ont été accusés de terrorisme. Tu critiques la junte au pouvoir? Tu es terroriste. C’est même passé dans la loi.

Donc si on inverse la démonstration de l’ambassadeur algérien, on peut affirmer que tous les pouvoirs qui accusent leurs opposants de terrorisme sont des pouvoirs hégémoniques. Démonstration toutefois inutile puisque tout le monde sait que l’Algérie est tenue de main de fer par une junte qui fait et défait les présidents, les gouvernements, les parlements, les médias, les entreprises, les chanteurs, les footballeurs…

Finalement, rien de surprenant dans le discours du représentant de l’Algérie. Dans un pays où le président peut déclarer qu’il va dessaler 1,3 milliard d’eau de mer par jour, on peut très bien affirmer que le Polisario aura son référendum.

Le plus intéressant dans tout cela c’est la réponse de Omar Hilale, l’ambassadeur du Maroc à l’ONU, qui, on le connaît bien, n’allait pas laisser faire. On l’écoute: "On ne peut pas verser des larmes de crocodile et en même temps attaquer un pays qui vit toujours dans un drame". Et maintenant balle de match: « Vous manifestez votre solidarité et votre soutien mais en même temps vous injectez votre venin, vous insultez les morts, vous insultez les Marocains ».  

Il doit y avoir, quand même, un moyen pour aider les crocodiles à essuyer leurs larmes.