Gaza. Comment le Hamas façonne l’opinion publique

La photo d’un bébé sortant la tête, poussiéreuse des décombres à Gaza a fait le tour du monde. image terrible, reprise par le journal français Libération (Celui de Sauvez-nous, nous mourrons en silence) qui veut montrer, là aussi en couverture, la gravité des bombardements israéliens sur Gaza.

La couverture a été réalisée, du monde l’a vue, l’image de la sauvagerie de l’armée israélienne est établie. La preuve par l’image. Or, il existe des organismes qui surveillent tout ce qui se publie et qui enquêtent pour déterminer la véracité des informations.

InfoEquitable ne lâche pas l’affaire. Il prend la photo du bébé et va chercher son origine. Et là surprise, c’est une photo publiée le 9 février 2023, lors du tremblement de terre de Turquie. En plus, les enquêteurs ont pu prouver que cette  photo a été générée par l’intelligence artificielle. Elles n’a rien de réel donc. 

Allons plus loin. Le directeur de Libé, Dov Alfon, a été interpellé à ce sujet et voici sa réponse: « Oui, l’image du bébé a été générée par l’Intelligence artificielle. C’est dur à nier, au regard des mains ». Effectivement les mains n’étaient pas bien faites à cause de l’imperfection justement de l’IA. Libé manque-t-il d’impartialité dans la couverture de la guerre du Proche-Orient? Non, se défend le directeur et apporte la preuve:

La défense de Libé 

Dov Alfon plaide: « Rappelons que le même jour, huit journalistes de Libération se sont plongés dans les images de la tragédie de l’hôpital Al-Ahli Arabi à Gaza, nous permettant d’apporter à nos lecteurs dans le même journal toutes les preuves qui nous permettaient de pointer une roquette défaillante comme source de l’explosion plus probable qu’une bombe israélienne ».

Ainsi, Libé a pu démonter le mensonge du Hamas qui criait que c’était une bombe israélienne qui avait touché l’hôpital. Sauf que évidemment, l’information n’a pas fait l’objet d’un titre en couverture, passée en catimini pour éviter le scandale journalistique. Qui a eu lieu quand même. 

Il faut savoir qu’à Gaza, les journalistes étrangers accrédités doivent raconter l’histoire du Hamas. Autrement dit, ils ne resteront pas dans la zone. L’organisation dispose d’un service de presse aussi sec et rigide qu’un poteau de ciment. Il y a une ligne à respecter et surtout, chaque journaliste choisira son fixeur parmi ceux présentés par le Hamas. C’est le fixeur qui facilite le travail du journaliste, il est traducteur, il arrange les rencontres, facile le déplacement… 

Or ces collaborateurs sont bien surveillés par le Hamas qui les responsabilise pour tout ce que le journaliste publiera. Les punitions peuvent être très graves. Un journaliste français, Frédéric Métézeau, en a fait l’expérience. « Ce qu’il faut bien comprendre, c’est que le Hamas n’est pas seulement un groupe terroriste (…).

Le Hamas gouverne, le Hamas il a des bâtiments, le Hamas il a un service de presse, il a une chaîne de télévision… Quand vous êtes à Gaza, vous allez au bureau du Hamas, vous dites « bonjour, je suis le correspondant de Radio France, je viens voir monsieur Machin ou Monsieur Chose pour discuter avec lui.

Et on vous présente un cadre du Hamas », racontait-il le 10 octobre dernier sur le plateau de C ce soir. Il précise encore plus: « C’est le Hamas qui nous accrédite et il faut savoir dans quelles conditions nous travaillons. Je ne parle pas arabe. Le fixeur-traducteur qui nous accompagne est pénalement responsable de ce que je vais publier. Donc vous imaginez le doigté avec lequel il faut écrire et parler du Hamas », précise le journaliste.

En France, les accusations envers les médias complaisants ne sont pas rares. L’Agence France Presse en fait les frais régulièrement surtout quand on se réfère à sa focalisation sur une seule source qui est le ministère gazaouite de la Santé. Le nombre de morts et de blessés vient exclusivement de ce département et les journalistes les publient sans même adjoindre les précautions de rigueur.