Akinwumi Adesina : « L'Afrique est devenue une destination de choix pour les investissements »
Akinwumi Adesina, président de la BAD.

Lors de l'Africa Investment Forum, le président de la BAD, Akinwumi Adesina a vanté les opportunités d'investissement en Afrique grâce à sa croissance économique solide, sa démographie favorable, son potentiel dans le domaine ses énergies renouvelables, et son faible taux de défaut de paiement.

« L’Afrique est la première destination d’investissement. Et les économies africaines offrent certaines des meilleures opportunités au monde », lance d’emblée le président de la banque africaine de développement, Akinwumi Adesina lors de l’ouverture de l’Africa Investment Forum qui se tient du 8 au 10 novembre à Marrakech sous le thème «Libérer les chaînes de valeur de l’Afrique», en présence des chefs d’État, des décideurs, des multinationales et des investisseurs pour mettre en lumière le potentiel d’investissement de l’Afrique.

Avec des chiffres à l'appui, le président de la BAD a mis l’accent sur les raisons pour lesquelles l'Afrique est devenue une destination de choix pour les investissements. D’abord, le continent connaît une bonne croissance et fait preuve de résilience.

« En dépit des défis auxquels le continent a été confronté, l'Afrique a enregistré une croissance du PIB réel de 3,8 % en 2022, dépassant la moyenne mondiale de 3,5 %. Cinq des six économies africaines les plus performantes avant la pandémie devraient figurer parmi les dix économies à la croissance la plus rapide du monde en 2023-2024. Ces chiffres démontrent la résilience de l'Afrique face aux crises économiques mondiales », souligne Akinwumi Adesina.

Il ajoute aussi, « avec une population qui devrait atteindre 2,5 milliards d'habitants d'ici 2050, représentant 25 % de la population mondiale, l'Afrique est en passe de devenir le moteur de la main-d'œuvre mondiale. Avec 477 millions de jeunes âgés de 15 à 25 ans, le continent est une source inestimable de main-d'œuvre qualifiée et de talents ».

Sur le marché de l’alimentation, il note que sa taille atteindra 1 000 milliards de dollars d’ici à 2030, soit en moins de sept ans.

Côté opportunités, A. Adesina insiste sur le potentiel dans le domaine des véhicules électriques. Selon lui, l'avenir des véhicules électriques dépend en grande partie de l'Afrique, en tant que principale source des métaux nécessaires à leur fabrication. De plus, « l'évaluation de Bloomberg NEF montre que le coût de fabrication des précurseurs de batteries lithium-ion en Afrique est trois fois moins élevé qu'aux États-Unis, en Chine et en Pologne », fait-il savoir.

Concernant les énergies renouvelables, le président de la BAD reste convaincu que « l'Afrique dispose des plus grandes sources d'énergie renouvelable au monde, notamment l'hydroélectricité et l'énergie solaire ». Il cite l’exemple des projets tels que le complexe solaire Noor Ouarzazate au Maroc et le projet "Desert to Power" de la BAD, d'une valeur de 20 milliards de dollars, qui montrent l'engagement du continent envers une transition énergétique durable.

A. Adesina a saisi cette opportunité pour mettre fin à certains préjugés liés au défaut de paiement en Afrique. Il affirme ainsi que « l'Afrique a le taux de défaut de paiement le plus bas au monde, à seulement 2,1 %. Comparé à l'Europe de l'Est (plus de 10 %) et à l'Asie (plus de 8 %), l'Afrique apparaît comme une option d'investissement moins risquée ».

Pour le président de la BAD l'Africa Investment Forum est devenu un point de rencontre majeur pour les projets bancables en Afrique et les investisseurs du monde entier. « Depuis son lancement en 2018, il a attiré plus de 16 500 participants et généré près de 143 milliards de dollars d'intérêts d"investissement », révèle t-il ajoutant que lors des Market Days 2022 de l’Africa Investment Forum, le corridor autoroutier Abidjan-Lagos a suscité 15,5 milliards de dollars d’intérêts d’investissement.

L’année dernière également, le corridor ferroviaire de l’Afrique de l’Est, qui relie la Tanzanie, la République démocratique du Congo et le Burundi, a suscité 3,6 milliards de dollars d’intérêt d’investissement. En gros, « l’Africa Investment Forum a, jusqu’à présent, comblé des déficits d’investissement d’une valeur de 11 milliards de dollars, dans les domaines du gaz naturel liquéfié, des énergies renouvelables, de l’agro-industrie, de la fabrication industrielle, de l’industrie créative, du logement et des transports », conclut Adesina.