Choiseul africa. La souveraineté économique au centre des débats
La souveraineté économique africaine décortiquée lors de la 4ème édition du "Choiseul Africa Business Forum".

Souveraineté économique en Afrique, ses facettes et les obstacles liés à sa concrétisation ont été au centre des discussions ce vendredi à Casablanca dans le cadre de la quatrième édition du « Choiseul Africa Business Forum ».

Les travaux de la 4ème édition du "Choiseul Africa Business Forum", organisé par l'Institut Choiseul Africa en partenariat avec la Région de Casablanca-Settat et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM), ont débuté ce vendredi à Casablanca. La séance d'ouverture a été marquée par la présence de la vice-présidente du Bénin, Mariam Chabi Talata, de la ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, du président de la CGEM, Chakib Alj, des ambassadeurs accrédités au Maroc, de ministres africains, ainsi que de représentants d'organismes internationaux.

Près de 800 décideurs et experts issus du monde politique et économique ont également fait le déplacement. Le président du Conseil de la région de Casablanca-Settat, Abdellatif Mâzouz, a souligné que ce forum contribue au renforcement du partenariat entre les pays d'Afrique, d'Europe et du reste du monde. Il a également réaffirmé la volonté de la région de Casablanca-Settat de concrétiser des accords de coopération réciproque avec d'autres régions de pays fraternels et amis.

Souveraineté économique. Obstacles à lever

Par ailleurs, Pascal Lorot, président de l'Institut Choiseul, a mis l'accent sur l'importance d'une redéfinition africaine de la souveraineté économique. Il insiste sur la nécessité de définir les approvisionnements prioritaires pour les pays africains et de renforcer la résilience face à d'éventuelles crises futures, qu'elles soient économiques, financières, géostratégiques ou sanitaires. Lorot reste convaincu que la diversification des partenaires économiques et commerciaux de l'Afrique est une nécessité, plaidant en faveur de la construction de "ponts de coopération économique". Selon lui, ces initiatives et accords viseraient à favoriser des échanges plus équilibrés et mutuellement avantageux entre l'Afrique et l'Europe.

La vision de la CGEM

Le président de la CGEM, Chakib Alj, a souligné que le monde est confronté à des mutations profondes. Il a déclaré : « Nous vivons dans une ère marquée par l'imprévisibilité et la volatilité. Mais dans ce flou, il devient de plus en plus évident que l'Afrique peut apporter des réponses et des solutions, devenant ainsi véritablement "ce continent de la croissance, de la relance, et où l'avenir se joue" ».

Le patron des patrons estime qu'en réponse à ces défis, l'Afrique doit passer de la parole aux actes, transformant les obstacles en opportunités. Il insiste sur la nécessité de collaboration entre les pays africains pour construire des chaînes de valeur industrielles intégrées, durables et innovantes. D'après lui, la Zone de Libre-échange continentale africaine offre une opportunité unique pour cela, avec un marché de 1,2 milliard de consommateurs.

Défis et opportunités

Sur le rôle du secteur privé, il souligne qu'il est pleinement conscient de ces défis et opportunités. Il note : « Les investissements directs étrangers du Maroc en Afrique ont considérablement augmenté, établissant des partenariats fructueux et créant des emplois locaux », avant d’ajouter : « Nous devons intensifier cette dynamique et la généraliser pour assurer la croissance de nos entreprises. »

Les secteurs clés à explorer, selon le président de la CGEM, sont les énergies renouvelables, l'infrastructure, la sécurité sanitaire, l'éducation, et la technologie. Il affirme : « Avec le soutien du partenariat public-privé, nous pouvons accélérer la transition énergétique, construire des écosystèmes agroalimentaires durables et garantir la sécurité sanitaire de l'Afrique. » Il assure également que « Investir dans l'éducation et la technologie est crucial, car la jeunesse africaine est la principale richesse du continent. En soutenant les startups et en créant un écosystème d'innovation solide, nous pouvons doter l'Afrique de sa propre technologie. »

Il conclut en soulignant : « Avec le nouveau momentum continental, il est temps de passer à l'action, de prendre des risques et d'investir en Afrique. L'Afrique n'est pas seulement le marché de demain, mais aussi celui d'aujourd'hui. »

Le bénin, pays d'honneur

Le Bénin est l'invité d'honneur de la 4ᵉ édition du Choiseul Africa Business Forum 2023. Une délégation béninoise de haut niveau a mis en avant les opportunités d'investissements, mettant l'accent sur la transformation des produits agricoles tels que le coton, le soja, le karité et l'ananas. L'objectif est de créer un environnement favorable aux investisseurs, en améliorant les facteurs de production essentiels et en attirant des partenariats stratégiques afin de positionner le Bénin comme un acteur clé sur l"échiquier économique africain.