Le PJD survivra-t-il? Pas sûr
Où sont-ils tous passés?

Le projet politique islamiste peut-il survivre au Maroc? Il est vraiment temps de poser cette question. Depuis la défaite magistrale du PJD aux élections législatives, nous n’avons plus rien entendu de la part de ses militants et de ses dirigeants. Ou du moins, rien d’intéressant.

Dans le foisonnement des réalisations économiques et sociales, en plus des succès en politique internationale, les islamistes n’ont plus trouvé de fenêtre de tirs, si je peux dire. 

Les Marocains les avaient essayé, les avaient fréquentés et en sont malades encore aujourd’hui. Ils ont fait tout ce qu’un politique ne doit pas faire, se débarrassant de leurs principes religieux et s’intéressant plus particulièrement aux plaisirs de la chair, à l’argent, au placement de leurs parents dans les postes les plus enviés. Ils n’avaient rien appliqué de ce qu’ils promettaient lors de leurs campagnes électorales. 

Les Marocains qui croyaient eux, avaient le droit d’essayer, de les voir à l’oeuvre et de les connaître vraiment. C’est fait, nous les connaissons.

Il n’y avait donc aucune fenêtre de tir. 

Mais cela n’allait pas tarder. La guerre des Palestiniens et des Israéliens allait leur offrir une opportunité pour reprendre vie. Ils se sont donc immédiatement mis en ordre de bataille, convaincus que cette question allait les faire revenir au devant de la scène. Sachant que la question palestinienne a été sacralisée comme une cause islamique, les stratèges du PJD se sont dit, allons-y défendons l’Islam. Et donc le Hamas qui a commis un massacre innommable le 7 octobre. 

Un crime contre l’humanité que tout bon musulman devrait condamner, parce que les Musulmans ne violent pas, n’enlèvent pas des bébés et des vieillards. Les Musulmans tiennent trop à l’honneur. Pas le PJD.

L’opportunité politique de l’affaire était trop bonne pour ne pas l’exploiter. Dans un pays où on peut s’exprimer librement, il n’y a aucun problème, chacun pense ce qu’il veut et défend la cause qu’il veut. Toutefois, il y a des limites.

On ne peut pas attaquer ceux qui pensent autrement. Pire encore on n’a pas le droit de les accuser de trahison ou d’apostasie. Trahison de qui? De quoi? Un Musulman n’a-t-il pas le droit de critiquer une organisation terroriste? 

Ce qui étonne le plus c’est que le PJD et son guide suprême n’a pas réagi lorsque la ville de Smara a été attaquée, alors qu’ils savent très bien ce que cela veut dire pour l’intégrité territoriale du pays. 

Qu’à cela ne tienne, on ne vas pas les obliger à montrer un peu plus de patriotisme. Ce n’est pas une valeur dosable. 

Maintenant, nous avons un vrai gros problème. Lorsque Benkirane qualifie des journalistes de vermine, braquant sur eux, les regards de ceux qui peuvent s’exprimer autrement que par l’opinion, il commet une grave erreur.

Il démontre ainsi que les Marocains ont eu raison d’expulser ce parti. On n’ose même pas imaginer ce que seraient devenus les journalistes, les penseurs, les artistes sous leur régime. Sans parler des femmes.

Ensuite, il atteste encore une fois qu’il couve des tendances terroristes. Et là, il faut vraiment faire attention. Le terroriste n’est pas celui qui commet l’acte fatal. C’est aussi celui qui y pousse par la parole.

Aujourd’hui, tout le monde sait comment cela se passe. Quand le guide suprême critique une personne, tout en paraissant innocent, il sait que son message tombera dans les oreilles de ceux qui agissent. Quand on est un homme politique, on doit bien faire attention à ce qu’on raconte.

Voilà où nous en sommes aujourd’hui avec un mouvement qui a eu toutes les chances, dix années complètes, de se faire accepter et même se faire aimer et qui a finalement dilapidé ses chances en se plaçant du mauvais côté. 

A vrai dire, s’il y en a certains qui vont regretter cette chute du PJD, ce ne sera certainement pas mon cas. 

Donc la question, survivront-ils? Il faut d’abord les retrouver. Ils sont où ceux qui occupaient les médias du temps de leur pouvoir? Il n’y a plus que Benkirane qui parle. Mais on le comprend. Jouissant d'une retraite dorée, il a le temps et les moyens de ne rien faire. Ce n’est pas le cas de tout le monde.