Les unités des Forces Armées Royales, en collaboration avec les Forces de l'ordre, ont réussi à intercepter près de 87.000 candidats à la migration irrégulière au cours de l'année 2023.

Surveiller et secourir 

Ces individus, en majorité originaires de la région subsaharienne, ont été appréhendés dans le cadre d'opérations de surveillance des frontières et des espaces maritimes ainsi que de la lutte contre les menaces transfrontalières, indique un communiqué de l'État-Major Général des Forces Armées Royales.

L'intensification des efforts de surveillance et de contrôle des eaux territoriales a permis, au cours de l'année écoulée, de secourir plus de 22.000 candidats à la migration irrégulière. Souvent retrouvés à bord d'embarcations de fortune en situation de détresse, ces migrantrs ont bénéficié de l'assistance nécessaire, souligne la même source. Un bilan qui témoigne de l'engagement des autorités à sécuriser les frontières et à lutter contre les activités de migration irrégulière.

Lutte en chiffres

Lundi 22 mai 2023, dans un exposé devant la commission de l’ONU, Azzedine Farhane, l’ambassadeur du Maroc à Vienne a présenté la stratégie nationale de lutte contre l’immigration illégale, la traite des êtres humains, le trafic de drogue et d’armes. D'après Farhane, les autorités marocaines ont réussi à déjouer 350.000 tentatives d’immigration clandestine, à démanteler plus de 1.300 réseaux de trafiquants et à secourir 90.000 migrants en mer durant les cinq dernières années.

Selon des données complémentaires du Ministère de l’Intérieur, le Maroc aurait avorté plus de 360.000 tentatives de migration irrégulière depuis 2017, dont 70.781 en 2022 et 25.519 à fin mai 2023. Entre 2016 et 2022, le Maroc a réussi à déjouer plus de 145 assauts près de Sebta et Melilla.

S’exprimait à l’occasion de la 32ème session de la commission des Nations Unies pour la prévention du crime et la justice pénale, le représentant permanent du Maroc à Vienne a fait une mention spéciale de la «Stratégie nationale de l’immigration et d’asile» adoptée en 2013. « Une stratégie qui se distingue dans sa conception et son exécution par le respect des principes essentiels des droits de l’Homme et des critères humanitaires pour garantir une meilleure protection aux personnes concernées conformément aux engagements internationaux du Royaume», souligne le diplomate.

A noter que le Maroc a élaboré des programmes d’aide au retour volontaire au profit des catégories vulnérables des migrants. " Un modèle de référence en matière de coopération Sud-Sud ", soutient-t-il.

Terre d'accueil

Longtemps considéré comme un pays de transit en raison de sa proximité du continent européen, le Maroc s'est vite transformé en terre d'accueil pour des migrants irréguliers et de réfugiés en provenance de l’Afrique subsaharienne. En réponse à cette situation, le Maroc a adopté la Stratégie nationale d’immigration et d’asile (SNIA).

Cette dernière se décline en quatre axes stratégiques: La facilitation de l’intégration des migrants, la mise à niveau du cadre réglementaire, la mise en place d’un cadre institutionnel adapté ainsi que la gestion des flux migratoires. Une stratégie qui se base essentiellement sur le respect des droits de l’Homme et la lutte contre la discrimination ainsi que la traite des êtres humains. Accès au système sanitaire, accès à l’éducation et à la formation, accès au logement et à l’emploi... sont autant d'objectifs tracés par la SNIA.

Les premiers fruits de cette strétégie étaient les opérations de régularisation de la situation administrative des étrangers en séjour irrégulier au Maroc en 2014 et en 2016. Ainsi plus de 50.000 migrants; majoritairement issus d’Afrique subsaharienne ont pu en bénéficier tandis que 12.000 étudiants subsahariens ont pu intégrer les universités marocaines dont 90% bénéficient de bourses octroyées par le Maroc.

En parralèle et en coopération avec l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), des opérations de retour volontaire ont été lancées au profit de migrants souhaitant retrouver leurs pays d'origine. Au total, 8.100 ressortissants africains ont en bénéficié depuis 2018.