Crédit bancaire. Évolution contrastée en 2023"
En 2023, le secteur bancaire marocain a enregistré une croissance de 5,2%.

En 2023, le crédit bancaire au Maroc a progressé, mais le secteur privé a enregistré une croissance modeste. Malgré le resserrement monétaire, des défis économiques, dont une inflation persistante, demeurent.

En 2023, le secteur bancaire marocain a enregistré une croissance de 5,2%, représentant une somme significative de 55,4 milliards de DH, portant l'encours total à 1.114,5 milliards, selon les données de Bank Al-Maghrib. 

Cette expansion notable est principalement alimentée par les créances diverses sur la clientèle, orientées en grande partie vers d'autres institutions financières telles que les compagnies d'assurance, les caisses de retraite, les sociétés de financement et les OPCVM. Leur encours affiche une progression marquée de 19%, totalisant 32 milliards de DH, dépassant ainsi la barre des 200 milliards.

En parallèle, le secteur non financier présente une croissance plus modérée de 2,9%, soit 26 milliards de DH, portant l'encours global à 934,2 milliards. Cette croissance, cependant, est fortement influencée par le secteur public, enregistrant une hausse significative de 20% (17 milliards de DH) en 2023, atteignant un total de 102 milliards.

La réalité contrastante réside dans le secteur non financier privé, souvent considéré comme le moteur de l'économie et de la croissance. Les crédits n'y ont augmenté que de 1,1%, soit 9 milliards de DH, avec un encours de 832 milliards. Les entreprises privées semblent stagner, affichant un encours de 443,6 milliards, tandis que les ménages ont enregistré une croissance de leurs financements de 2,2%, soit 8,3 milliards de DH, pour un encours de 388,3 milliards.

Parallèlement, les créances en souffrance des banques, principalement générées par les ménages et les entreprises privées, ont augmenté de manière plus prononcée, enregistrant une croissance de 4,9%, soit 4,3 milliards de DH, atteignant un encours de 93,1 milliards. Cela représente 8,3% de l'encours global du crédit ou 11,2% de l'encours bancaire du secteur privé.

Le ralentissement apparent du crédit peut être partiellement imputé au resserrement de la politique monétaire, illustré par les trois hausses du taux directeur par Bank Al-Maghrib en 2022 et 2023. Toutefois, certains analystes suggèrent que les raisons sous-jacentes au ralentissement économique et du crédit au Maroc sont plus complexes, allant au-delà des simples considérations monétaires. Malgré les mesures prises par la Banque Centrale, l'inflation persiste, soulignant un problème d'offre plutôt que de demande dans le contexte économique marocain.