Marchés hebdomadaires. Les pistes de réforme
La cour des comptes décortique l'état actuel des marchés hebdomadaires et propose une série de recommandations pour les restructurer.

Le dernier rapport de la cour des comptes met l'accent sur les défis persistants des 1028 marchés hebdomadaires au Maroc malgré les efforts de modernisation. Le cadre juridique actuel et l'absence de systèmes communs de gestion sont pointés du doigt.

D’après le dernier rapport de la cour des comptes, bien que les marchés hebdomadaires aient été au cœur de plusieurs initiatives de modernisation, notamment dans le cadre du Plan Génération Verte 2020-2030, des défis subsistent.

On compte 1028 marchés hebdomadaires à travers le pays. Et le rapport indique qu’ils représentent des piliers essentiels du développement rural, offrant des opportunités économiques durables, en particulier pour les femmes et les jeunes. On note également qu’ils jouent un rôle central dans la commercialisation de produits divers, tant locaux qu'étrangers, tout en étant des symboles identitaires et mémoriels.

La cour des comptes estime que le cadre juridique et institutionnel actuel se révèle insuffisant pour encadrer efficacement ces marchés, ce qui a des répercussions sur leur rentabilité financière. Les recettes ont enregistré une baisse de 16% entre 2017 et 2022. L'absence de systèmes communs pour leur gestion crée des disparités et entrave leur développement. Une approche intégrée est nécessaire pour la gestion et la restructuration des marchés hebdomadaires, recommande la cour des comptes. Elle ajoute aussi que « la collaboration entre le ministère de l'Intérieur et le ministère de l'Agriculture et de la Pêche Maritime vise à élaborer une feuille de route nationale pour la réforme des marchés de gros, mais il est crucial d'étendre cette approche aux marchés hebdomadaires.

Décentralisation et coordination 

La décentralisation émerge comme un aspect clé de la restructuration des marchés. Les acteurs locaux, tels que les régions, les préfectures, et les provinces, doivent, d’après le rapport, jouer un rôle central dans la localisation et la revitalisation des marchés. Cependant, cela nécessite une planification territoriale préalable, une coordination participative entre les municipalités, et une inclusion des marchés dans les programmes de développement. « La décentralisation, la coordination entre les entités locales et la planification territoriale préalable sont essentielles pour garantir le succès des initiatives de création, d'aménagement ou de relocalisation des marchés », souligne le rapport.

Recommandations clés

Parmi les recommandations phares, on note aussi l’accélération de l'élaboration d'un plan directeur national spécifique pour les marchés hebdomadaires, visant à restructurer et à développer leurs équipements selon un cadre de référence améliorant leur performance, tout en veillant à assurer la cohérence avec les plans directeurs respectifs des marchés de gros, des abattoirs et des marchés de bétail. Cela nécessite l'adoption d'une approche globale et synchronisée pour la structuration de ces installations publiques locales. De plus, il est préconisé de travailler à la mise en place d'une vision stratégique régionale découlant du plan directeur national à élaborer concernant les marchés hebdomadaires, afin de garantir la cohérence entre les intervenants centraux et locaux au niveau de leurs interventions d'investissement dans le secteur. L’accélération de la fourniture des équipements de base pour les marchés hebdomadaires, notamment en ce qui concerne l'approvisionnement en eau, l'électricité, l'éclairage public, l'assainissement liquide, la prévention des incendies, et les installations sanitaires font partie aussi de liste des priorités.