CNews. Comment Reportes Sans Frontières a creusé sa tombe
Pascal Praud, dans les locaux de Cnews, c'est un des animateurs les plus suivis et peut-être celui qui a irrité RSF.

C’est le retour aux siècles passés en France. On revient à la lutte pour la liberté d’expression comme si la révolution française n’a jamais eu lieu. L’ONG qui est censée protéger cette liberté s’est montrée être une grande supercherie. Certains estiment qu’elle représente un outil inquisiteur.

Fermons les yeux et imaginons un peu le feuilleton suivant:

Acte 1. Le Syndicat national de la presses du Maroc, qui défend, entre autres, la liberté d’expression, va se plaindre auprès de la HACA d’une chaîne télé marocaine accusée de mépriser le pluralisme politique. 

Acte 2. La HACA examine la plainte, étudie le cas et décide qu’il n’y a rien à plaider, la chaîne est tout à fait dans son droit, elle n’a rien commis de répréhensible.

Acte 3. Le syndicat pas content de cette décision va porter l’affaire devant la Haute cour de Justice. Celle-ci lui donne raison et oblige la HACA à sévir contre la télé, l’obligeant donc à se soumettre aux obligations en vigueur. Autrement dit à ne pas offrir ses plateaux à certaines sensibilités politiques. 

Vous trouvez que c’est inimaginable et vous avez tout à fait raison.

Pourtant c’est ce qui s’est passé en France. 

L’ARCOM (Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique) a été saisie contre la chaîne CNews. celle-ci est accusée de ne pas respecter le temps alloué aux différentes couleurs politiques de la république française, elle n’est pas politiquement pluraliste. 

Et ce n’est pas le plus dramatique. La plainte a été déposée par le chantre de la défense de la liberté d’expression, Reporters Sans Frontières (RSF). L’ARCOM a trouvé que la plainte n’avait pas lieu d’être ce qui a énervé l’empire de la liberté d’expression. Et donc, on va chercher un recours. Cela ne pouvait être que le Conseil d’Etat. 

Chose faite et RSF obtient ce qu’il veut. Condamner CNews et obliger l’ARCOM à revoir sa décision et accroître son contrôle sur la chaîne. Bref, à l’heure actuelle, le débat les plus enflammé du paysage audiovisuel français c’est la liberté d’expression. Il y a aussi l’immigration, mais ce sujet est permanent, rien de nouveau donc. 

RSF a été désavoué par un de ses fondateurs qui l’a présidée pendant 23 ans, Robert Ménard, actuellement maire de Béziers. Il a complètement détruit le secrétaire général actuel Christophe Deloire qu’il accuse de vouloir instaurer la censure. C’est moins méchant que le patron des Républicains, Éric Ciotti qui a parlé d’une possible « inquisition » ciblant des chroniqueurs et des journalistes. 

Reporters Sans Frontières qui donne les bons et les mauvais points aux pays selon le degré de liberté de la presse, se révèle être en fait une machine de guerre politique. Elle vient de la confirmer, ce qui donne raison aux pays qui n’accordaient aucune importance à son inquisition. 

Chez CNews, on assure, au contraire que si elle est attaquée c’est justement parce qu’elle donne la parole à ceux qui étaient oubliés des autres médias aussi bien publics que privés, gangrénés par la mentalité gauchiste. 

Et voici maintenant la réaction du principal concerné, l’ARCOM. Son président Roch-Olivier Maistre a déclaré que «L'Arcom n'est ni la police de la pensée ni un tribunal d’opinion». Autrement dit, «il ne nous est pas demandé de comptabiliser chacun des intervenants. Il n'y aura pas de catalogage des journalistes et invités», précise-t-il dans un entretien à la Tribune du Dimanche. 

Acte final. RSF sort son rapport sur la liberté d’expression dans le monde. 

Le public éclate de rire.

Question finale. CNews est-elle victime de son succès? Peut-être bien. La chaîne a dépasse en 2021  BFMTV en parts d'audience; une de ses émissions phares, certaines de ses émissions sont suivies par  plus d'un million de téléspectateurs; Elle devient en décembre 2023, la première chaîne d'info sur une semaine complète.