Un cas de flagrant strabisme moral

Certains médias étrangers d’expression française et des ONGs, sous couvert d’accomplir un travail d’information à partir d’une dépêche de l’AFP, cherchent à tromper l’opinion internationale en laissant comprendre que le droit à la correspondance du détenu nommé Souleymane Raissouni, condamné pour cinq ans de prison ferme pour viol d’un mâle adulte par la violence et la séquestration, est bafoué. Cette agence et ces médias et ONGs colportent l’histoire d’une lettre écrite que ce dernier aurait adressée à quelque écrivain ukrainien et que la direction de l’établissement concerné aurait arbitrairement séquestrée. 

La dépêche et les articles de presse qui y puisent leur matière sont publiés de façon synchrone, et en flagrante complicité, avec une compagne orchestrée par des organisations et pays étrangers et relayée par leurs chefs de comptoir locaux. Si ces complices, qui cherchent par tous les moyens à ternir l’image du Royaume en niant les avancées qu’il a réalisées en matière de protection et de promotion des droits de l’homme, passent sous silence les forfaits de droit commun perpétrés par ce détenu alors même qu’ils les dénoncent dans d’autres circonstances et sous d’autres cieux, c’est qu’ils visent ainsi coûte que coûte à faire de lui un détenu d’opinion. 

La direction du pénitencier a beau rendre public un communiqué où elle informe l’opinion publique que la lettre en question contient des propos diffamatoires qui justifient sa séquestration. Or, en agissant ainsi, elle n’a fait en fait qu’assumer la responsabilité qui lui incombe d’appliquer les dispositions de droit régissant les établissements pénitentiaires et assurer ainsi la sécurité de l’établissement et de ses pensionnaires. Raison pour quoi, d’ailleurs, elle a saisi le parquet compétent pour que la justice se prononce sur le cas. Mais les complices ne se soucient guère du sort de cette lettre, parce que leur objectif est de se saisir de ce cas mineur pour mettre la pression sur le Royaume et le pousser, croient-ils, à libérer le détenu en toute impunité et au mépris de tout principe de droit.

L’Etat marocain n’est pas sans connaître cet infâme stratagème qui consiste à tirer prétexte de cette invraisemblable histoire de lettre pour justifier l’observation d’une grève de la faim par le détenu en question et susciter ainsi l’apitoiement de l’opinion publique et sait que celle-ci n’en plus dupe, parce que des stratagèmes de cette piteuse sorte les complices en ont déjà usé vainement plus d’une fois. 

Que les organes de presse et ONGs en question et l’agence qui leur a servi de source, mais aussi l’armada de médias à laquelle ils s’adossent, se tournent ne serait-ce qu’un moment vers les hécatombes creusées en Palestine. Peut-être ainsi se laveraient-ils de leur discrédit et corrigeraient-ils leur strabisme moral.