Alger l'ignore. Le territoire n’est pas une tarte
L'Algérie n'est pas encore un territoire définitif

Il faudrait que quelqu’un s’occupe de l’éducation de ceux qui ne comprennent toujours pas ce que veut dire territoire et d’où vient la souveraineté. Il faudrait aussi leur expliquer comment fait le judoka pour corriger ses adversaires.

J’aime la façon dont certains conçoivent la notion de territoire et de souveraineté. En Algérie, par exemple, pays né en 1962, le territoire ressemblerait plutôt à une tarte. Peu importe la garniture, mais une tarte.

Et donc, chacun peut rappliquer avec son couteau et trancher là où cela lui ferrait plaisir. Pour une nation qui a des siècles d’histoire derrière elle, c’est non seulement incompréhensible, mais en plus c’est marrant. On l’aura compris, on parle du Maroc.

Alors qu’est-ce qu’on fait? On se marre un bon coup et on passe. 

L’Algérie peut penser à la tarte parce qu’en elle même, elle n’a pas au fond intégré sa territorialité et sa souveraineté. En Kabylie, les Kabyles ne votent pas aux élections. Ni présidentielles, ni législatives, ni aux référendum. Rien.

C’est un territoire à part, non seulement culturellement mais aussi politiquement. Et la junte militaire le sait très bien et l’admet sans le dire. Elle n’y investit rien, ne lui accorde aucune importance, le néglige et l’oublie. Elle ne s’en souvient que lorsqu’elle doit envoyer des troupes mater les révoltes.

C’est pourquoi cette république a un gouvernement en exil, déterminé à obtenir son indépendance, sachant que l’annexion de cette vielle civilisation à l’Algérie n’est qu’un héritage du colonialisme. 

Il y a aussi autre chose tout aussi significatif de cette souveraineté défaillante.

A Tindouf, les mercenaires du Polisario s’incrustent de plus en plus dans le territoire. Réalisant enfin que leurs revendications d’une république au sud du Maroc n’iront pas plus loin, ils se disent qu’après puisqu’on est si bien à Tindouf, on y reste.

C’est ce qu’ils décident de faire. Lorsque le wali algérien de la wilaya a voulu se déplacer sur « son » territoire, il a été chassé par les gens du Polisario.

L’affaire a traumatisé les militaires et leurs services de sécurité. Pourquoi le président Abdelmajid Tebboun a-t-il inventé cette histoire d’inauguration du passage entre l’Algérie et la Mauritanie? Justement pour montrer que le territoire est sous la souveraineté algérienne.

Toutefois comme il arrive toujours en pareilles circonstances, le mal est fait. Il semble que le Polisario a déjà tranché dans la tarte. 

Pas très rassurant pour l’Algérie dont le territoire a été dessiné par les colons, en grattant les territoires des pays voisins. Le Maroc, la Tunisie, la Libye et peut-être même le Mali. Autrement dit, l’Algérie n’est pas encore un territoire définitivement stable.

C’est d’ailleurs pourquoi, elle crie tout le temps à l'irréversibilité des frontières héritées du colonialisme. Voilà, le colonialisme est une vacherie, mais ses frontières sont une bénédiction. On n’en est pas à une contradiction près quand on traite de l’Algérie.

Aujourd’hui, le Maroc sait au moins une chose. Le régime des généraux ne vit que par les promesses qu’il fait aux différents peuples composant cet espace administratif appelé Algérie. Il sait aussi que n’ayant ni la force ni l’intelligence de produire une politique internationale efficace, il se met sous l’aile des ayatollahs d’Iran.

Là aussi un pays qui dépense plus pour ses ambitions internationales que pour ses pauvres citoyens. Les deux régimes se ressemblent. Comment comprendre qu’avec toutes les richesses du sol dont ils disposent ils traînent encore leurs guenilles dans les méandres du sous-développement? 

Enfin, il est heureux que le Maroc maîtrise parfaitement la stratégie du judoka. C’est la meilleure, c’est garanti. On terrasse l’adversaire en exploitant sa propre énergie. Comme ça le Royaume consacre sa propre énergie à construire un pays moderne, civilisé, social et qui compte parmi les 50 pays les influents dans le monde.

Comment le Maroc a développé ses industries électroniques, automobiles aéronautiques, ses ports, ses aéroports? Comme a-t-il fait pour assurer la couverture sociale à du soutien financier à ses citoyens? Le judo, cher voisin, le judo.

Si le Maroc avait mobilisé son énergie pour répondre aux offensives maladroites du régime militaro-sécuritaire, il ne serait pas devenu une grande nation. 

Après tout ça, si quelqu’un continue à penser que le Maroc est une tarte, il est le bienvenu, qu’il tranche!