Coorganisé par l'Union pour la Méditerranée et l'Union des banques, l'évenement " Closing gender gaps in the MENA financial sector : towards women-led business development " s'est tenu les 6 et 7 mars à la capitale égyptienne. Réunissant 100 participants issus des secteurs public et privé, cette rencontre a donné lieu à des discussions stratégiques et des activités visant à stimuler l'inclusion dans le monde des affaires, traditionnellement dominé par une majorité masculine.

L'évenement qui s'est tenu la veille de la Journée internationale des droits des femmes a été par ailleurs l'occasion de débattre des moyens et des stratégies susceptibles de réduire les écarts de genre dans le secteur financier dans la région MENA. 

La conférence s'est articulée autour de six panels de discussion sur les disparités entre les sexes dans l'accès au financement pour la création et le développement d'entreprises, le rôle des institutions financières et des banques dans la promotion de l'égalité des sexes, la scène de l'investissement providentiel féminin de la région MENA ainsi que sur le rôle de la fintech dans la réduction des inégalités entre les sexes, les pratiques innovantes pour stimuler l'inclusion financière des femmes, et l'accélération du rôle des femmes dans le commerce international.

Ceci en plus des tables rondes interactives. Les thématiques principales s'axaient sur le renforcement du rôle des femmes dans le secteur financier. L'évenement a vu également l'organisation d'une cérémonie de remise de prix aux startups innovantes dirigées par des femmes et une session de mise en relation entre fondateurs et investisseurs.

Le coût des inégalités 

" Notre rassemblement au Caire n'est pas une célébration, mais plutôt un appel à l'action. Les écarts entre les sexes dans le secteur financier de la région MENA sont saisissants. Les chiffres démontrent à eux seuls le besoin urgent d'inclure davantage les femmes dans le marché du travail, une question qui est au cœur de la mission de l'UpM », déclare Nasser Kamel, secrétaire général de l'Union pour la Méditerranée.

Moins de 5 % des entreprises de la région MENA sont dirigées par des femmes, soit environ 20 points de pourcentage de moins que la moyenne mondiale, alors que l'on estime à 575 milliards de dollars les pertes subies chaque année en raison de l'absence de participation économique des femmes. MENA reste la région la plus touchée par les inégalités homme/femme où l'écart entre les sexes est le plus important au monde. " Ce qui témoigne de la nécessité urgente de libérer le potentiel des femmes afin de promouvoir une croissance régionale généralisée "; indique l"UPM dans un communiqué.

A noter que la division du Moyen-Orient et des pays africains de l'OCDE a présenté à cette occasion un programme de 5 millions d'euros pour l'inclusion financière et numérique des femmes entrepreneures de la région MENA. " Afin de les aider à surmonter les pratiques de prêt discriminatoires, le manque de garanties et l'insuffisance des compétences en matière de finance ", explique la même source. Parallèlement, l'UpM, l'UAB et la DG-NEAR ont annoncé la création du nouveau prix « Gender Lens in Fintech », destiné à mettre en valeur et à soutenir les initiatives sensibles aux questions de genre dans le secteur de la fintech, dont la toute première cérémonie aura lieu à fin 2024.