TVA sur les médicaments. Pénurie en vue
La suppression de la TVA sur les médicaments affecte l'approvisionnement du marché pharmaceutique.

Bien que la récente exonération de la TVA sur les médicaments, prévue dans la loi de Finances 2024, ait été favorablement accueillie, cette mesure a néanmoins entraîné des problèmes d'approvisionnement en médicaments dans les pharmacies.

La suppression de la TVA sur les médicaments affecte l'approvisionnement du marché pharmaceutique, ce qui se traduit par une difficulté accrue pour les Marocains à trouver certains médicaments dans les pharmacies. Certains évoquent une possible rupture de stock. Contacté à ce sujet, Amine Bouzoubaâ, secrétaire général de la confédération des syndicats des pharmaciens du Maroc, admet qu’il y a rupture d’approvisionnement sur le marché et renvoie cela d'abord au contexte actuel.

Une période de transition 

Entrée en vigueur le 1er janvier 2024, la suppression de la TVA sur les médicaments a nécessité une période transitoire pour gérer les stocks et procéder à l'étiquetage des produits avec les nouveaux prix. Les industriels et les professionnels du secteur disposent d'un délai maximal de 3 mois, jusqu'au 31 mars, pour écouler leurs stocks de médicaments. Certains médicaments ont déjà été étiquetés avec les nouveaux prix, selon A.Bouzoubaâ, et les autres suivront dans les prochains jours.

Les médicaments concernés par cette exonération comprennent ceux utilisés pour le traitement du cancer, des infections virales, du diabète, de l'asthme, ainsi que les vaccins. Cependant, cette transition a entraîné des difficultés d'approvisionnement car les pharmacies disposent encore de stocks avec les anciens prix. Pour éviter une accumulation de médicaments soumis à l'ancienne TVA, certaines pharmacies ont dû réduire leurs stocks.

Ruptures structurelles

Cependant, la rupture constatée n’est pas uniquement imputable à la suppression de la TVA sur certains médicaments. A. Bouzoubaâ mentionne également les ruptures structurelles persistantes, en particulier pour certains médicaments prescrits pour les maladies chroniques qui bénéficient déjà d'une exonération, tels que la metformine utilisée dans le traitement du diabète. « C'est pourquoi il est nécessaire de donner aux pharmaciens le droit de substitution, c'est-à-dire la capacité de proposer un produit lorsqu'un médicament n’est pas disponible, ce qui pourrait réduire de moitié ces ruptures sur le marché », conclut le représentant des pharmaciens.