Parlement: Tik Tok dans le collimateur
L'une des applications les plus controversées

Le parlement du Maroc entre en ligne dans le débat houleux autour de Tik Tok, avec de nouveaux appels à la réglementation de l'utilisation de l'application chinoise.

Ce n'est pas la première fois que ce débat arrive au parlement marocain. Tandis que la plateforme chinoise continue d'attirer des millions d'utilisateurs, les appels à son interdiction au Maroc se multiplient de part et d'autre. Spécialement prisée par le jeune public, des voix s'élèvent pour réclamer au moins la réglementation et la restriction de son utilisation auprès de cette catégorie.

C'est par ailleurs l'objet de la requête du député Usfpéiste El Mehdi Fatimi. Ce dernier a appelé à la réglementation de TikTok au Maroc " pour freiner la phénoménale propagation de contenus portant atteinte aux valeurs marocaines ".

Restrictions d'utilisation

Dans une question écrite adressée au ministre de la jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, le député a pointé du doigt les vidéos et les contenus proposés sur la plateforme controversée, et " qui prônent des comportements et des pratiques punis par la loi marocaine mais échappent cependant à tout contrôle ", fustige le parlementaire.

En février déjà, les parlementaires marocains se sont joints à cette fronde anti-Tik Tok. Exprimant leur inquiétude face au flux de contenus " potentiellement nuisibles ", des députés ont déjà interpellé Ghita Mezzour, la ministre de la Transition numérique au sujet des mesures de contrôle de ce réseau social. Dans une question orale, Hanane Atarguine, députée du Parti Authenticité et Modernité (PAM), a soulevé la problématique de la protection du jeune public de l'impact des contenus inadaptés et particulièrement dangereux diffusés en toute liberté sur Tik Tok.

Pratiques illégales

Mendicité, harcèlement et prostitution... La parlementaire cite certaines pratiques illégales largement répandues parmi les tiktokeurs à l'affut de gain facile. " Ceci tout en profitant de l'absence de contrôle ", soulignait alors la députée en s'interrogeant sur les mesures de veille adoptées par le ministère de la trasition numérique pour réguler ce flux.

Le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication a été également interpellé par le député du Mouvement populaire, Nabil Dakhch. L'objet de cette requête ? L'interdiction de la plateforme chinoise. " Une question motivée par la menace grandissante de Tik Tok et son influence démesurée sur les jeunes utilisateurs ", explique le parlementaire. " Cette mesure a été déjà prise par de nombreux pays pour en limiter l'impact et protéger les moins de 18 ans ", argumente Dakhch en appelant l'Etat à agir en urgence, ne serait-ce qu'en imposant des restrictions d'utilisation comme c'est le cas actuellement dans plusieurs pays.

Extrêmement populaire avec des millions d'utilisateurs au Maroc et ailleurs, Tik Tok ne fait cependant pas l'unanimité. La plateforme est accusée de "mauvaise utilisation" des données personnelles en plus de la longue liste d'effets psycho-sociaux néfastes. Addiction, abrutissement, dépravation... Aucun autre réseau social n'a jamais été autant "apprécié" et "détesté" à la fois que Tik Tok.

De nombreux pays ont déjà interdit ou restreint l'accès à Tik Tok comme les Etats Unis, la l'Inde, France, l'Arabie Saudite, la Belgique, le Danemark, le Royaume-Unis, le Pakistan ou encore les Pays-Bas et la Norvège.