Fiction. L'économie monétaire pour les nuls
Fiction monétaire

La monnaie n’est pas un jouet. C’est même une arme redoutable parfois. C’est pourquoi tous les dirigeants du monde font appel aux meilleurs spécialistes de l’économie monétaire pour élaborer une politique…monétaire. Parfois ça marche parfois ça cale, et parfois ça dérape complètement. Allez les nuls c’est votre leçon!

Mais où était donc Bank Al Maghrib? Pourquoi le dirham n’est-il pas plus fort que le dollar? Pourtant c’est facile de faire comme tout le monde et surtout comme les grands buteurs de l’économie monétaire. Je vous explique: si votre monnaie vaut 140 en une autre monnaie, pour la rendre encore plus forte, il faut qu’elle vaille 100 de cette même monnaie. 

Cela vous paraît-il bizarre? J’imagine les réactions des gouverneurs des banques centrales du monde entier et surtout celles des cadres du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale. Ils vont dire, mais c’est nul ce truc, qui a dit ça? 

Qui a dit ça? Eh bien, êtes-vous bien assis? Parfait! C’est l’idée d’un président, dévoilée en avant première, lors d’une conférence de presse. Ce n'est pas rien! On sent bien que Milton Friedman n’est jamais passé à côté mais bon, il y a peut-être quelque chose à gratter avec cette nouvelle théorie. 

Il nous faut néanmoins la tester. 

1X=140Y. Par conséquent 1Y= 0,007 X. Maintenant si 1X=100 Y quelle sera la valeur de Y? C’est simple. Y=0,01 X. Aïe, ça veut dire que c’est Y qui est devenu plus fort, pas X. Comment est-ce possible? On a voulu gonfler X, on a gonflé Y? 

Il y a autre chose. Quand ce président s’exprime devant des journalistes et que ces journalistes ne lèvent pas le lièvre ça veut dire que tout le monde est dans les vapes.

On est sur un tapis volant avec des vents à 200 Km/h. Impossible à rattraper. Mais pour quelqu’un qui peut dessaler 1,4 milliard d’eau de mer par jour c’est de la crème fraiche. 

Enfin, formule habituelle, toute ressemblance avec une personne existante ou ayant existé est une pure, parfaite, complète coïncidence.